Technoparc: Montréal achète un terrain à 30M$ pour protéger ses milieux naturels
MONTRÉAL — La Ville de Montréal s’est entendue avec le Groupe Hypertec pour acquérir et protéger 11 hectares de milieux naturels situés dans le Technoparc, au nord de l’aéroport Montréal-Trudeau.
Il en coûtera 30,6 millions $ à la Ville pour mettre la main sur des milieux naturels composés de marais, d’étangs et de forêts où vivent, en milieu urbain, des renards, des coyotes et même des castors.
Plus de 222 espèces d’oiseaux ont également été répertoriées dans ce secteur très prisé des ornithologues.
L’entreprise Hypertec, qui est propriétaire du site, devait y construire un complexe industriel, mais après un an de pourparlers avec la Ville, une entente a été conclue et Hypertec réalisera plutôt son projet dans un autre secteur de la ville, dans l’arrondissement LaSalle.
«Grâce à un important travail de collaboration avec l’entreprise Hypertec, la Ville de Montréal va acquérir et protéger l’équivalent de 15 terrains de soccer dans le parc-nature des Sources», a indiqué la mairesse Valérie Plante lors d’une conférence de presse mercredi après-midi.
Un «exemple à suivre»
Le parc-nature des sources est un espace naturel situé au cœur d’un secteur industriel, avec l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau au sud, et le Technoparc, où sont installées une centaine d’entreprises, au nord.
Ce projet de conservation, selon la mairesse Plante, n’aurait pu se réaliser «sans le combat» et «la ténacité» d’un groupe de citoyens.
Katherine Collin, présidente de Technoparc Oiseaux, milite depuis des années pour protéger la biodiversité du secteur.
«On est absolument ravi et abasourdi, c’est une victoire majeure pour la conservation», a indiqué Mme Collins.
Elle est à la tête d’une organisation de passionnés de la nature qui répertorient les espèces dans ce secteur de la ville.
«Ce qui est unique de ce site, c’est qu’on a trois grands complexes de marais, des milieux humides, des friches arbustives, des marécages, une forêt exceptionnelle» et «le geste posé par l’entreprise Hypertec est un exemple à suivre», a-t-elle expliqué en précisant que l’entreprise aurait pu décider de ne pas vendre son terrain à la Ville, mais qu’elle a plutôt décidé d’agir «de façon exemplaire».
Son organisation souhaite que cette entente entre la Ville et l’entreprise inspire le gouvernement fédéral pour qu’il protège le «champ des monarques».
Cet espace vert est relié aux milieux naturels du Technoparc et il appartient au gouvernement fédéral, qui le loue à Aéroports de Montréal. On y retrouve notamment des milliers de plants d’asclépiades qui servent de nourriture aux papillons monarques, une espèce en voie de disparition.
«Nous applaudissions la récente inscription du papillon monarque sur la liste des espèces en voie de disparition, mais nous rappelons que la manière la plus efficace de préserver cette espèce est de protéger ses habitats, notamment le champ des monarques», a indiqué Katherine Collins.
Les détails de l’entente entre Montréal et Hypertec
– La Ville de Montréal achète le site du Groupe Hypertec au coût de 30,6 millions $.
– Parallèlement, la Ville s’engage à vendre à l’entreprise un terrain vacant dans l’arrondissement de LaSalle, d’une superficie de 3,7 hectares, au coût de 12,6 millions $.
– Pour réaliser le projet de conservation, la Ville de Montréal recevra une aide financière «pouvant atteindre 4,4 millions $ de la part du gouvernement du Québec et de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dans le cadre du programme de la Trame verte et bleue du Grand Montréal».
– Conservation de la nature Canada contribuera également à l’achat du terrain à hauteur de 2 millions $.