Marine Le Pen comparaît devant un tribunal pour détournement de fonds de l’UE
La dirigeante d’extrême droite française Marine Le Pen doit répondre lundi aux questions des juges d’un tribunal parisien alors qu’elle et son parti, le Rassemblement national (RN), sont jugés pour le détournement présumé de fonds du Parlement européen. Elle a nié tout acte répréhensible.
Le procès de neuf semaines est un moment critique pour Marine Le Pen, qui devrait être une candidate sérieuse à la prochaine élection présidentielle française en 2027. Un verdict de culpabilité pourrait affecter considérablement sa carrière politique et ses aspirations.
Le Rassemblement national et 25 de ses hauts responsables ont été jugés le mois dernier pour avoir utilisé l’argent destiné aux assistants parlementaires de l’Union européenne (UE) pour payer le personnel qui a travaillé pour le parti entre 2004 et 2016, en violation des règlements du bloc des 27 pays. Le Rassemblement national s’appelait alors le Front national.
Mme Le Pen doit répondre aux questions du tribunal pendant trois jours consécutifs, à partir de lundi, sur l’utilisation de l’argent de l’UE pour payer son garde du corps, son chef de cabinet et deux autres assistants du parti.
Lors de l’ouverture du procès le mois dernier, elle a promis de présenter des «arguments solides» montrant qu’elle et d’autres responsables du parti «n’ont violé aucune règle politique et réglementaire du Parlement européen».
S’ils sont reconnus coupables, Mme Le Pen et ses coaccusés risquent jusqu’à 10 ans de prison et des amendes pouvant atteindre 1 million d’euros (1,1 million $US) chacun. Des sanctions supplémentaires, telles que la perte des droits civiques ou l’inéligibilité à se présenter aux élections, pourraient également être imposées, un scénario qui pourrait entraver, voire détruire, l’objectif de Mme Le Pen de se présenter à nouveau à la présidentielle après la fin du mandat du président Emmanuel Macron. Mme Le Pen est arrivée deuxième derrière M. Macron lors des élections présidentielles de 2017 et de 2022.
Deux autres responsables du RN, dont le fondateur du parti, le père de Mme Le Pen, Jean-Marie, ont fait face à des accusations similaires, mais ont été exemptés de poursuites pour des raisons de santé.
Le procès devrait durer jusqu’au 27 novembre.