Barré-Boulet se montre compréhensif mais son but est de retourner avec le Canadien
LAVAL — Alex Barré-Boulet se doutait qu’il passerait son tour, occasionnellement, avec le Canadien de Montréal en début de saison. Pour cette raison, de son propre aveu, il ne s’est pas trop posé de question quand il a été laissé de côté contre les Sénateurs d’Ottawa samedi. Puis est arrivée la journée de dimanche et une décision qu’il n’avait pas nécessairement vu venir.
Environ 48 heures plus tard, Barré-Boulet était assis dans le vestiaire du Rocket de Laval à la Place Bell, au lieu de profiter d’une journée de congé, comme ce fut le cas pour les porte-couleurs du Canadien, mardi.
Environ deux heures s’étaient écoulées depuis la fin de la séance d’entraînement du Canadien, dimanche à Brossard, lorsque la nouvelle est tombée: la formation montréalaise plaçait le nom de Barré-Boulet au ballottage dans le but de le céder au Rocket.
«Un petit peu, c’est sûr», a admis Barré-Boulet, mardi midi, lorsqu’il s’est fait demander s’il avait été surpris par la décision de l’état-major du Tricolore.
«Ça ne faisait pas longtemps que la saison était commencée. Mais ça fait partie de la ‘game’. (Le Canadien) a des jeunes joueurs en haut qui doivent jouer. Je comprends la décision», a-t-il ajouté.
Sans surprise, aucune équipe de la LNH n’a réclamé Barré-Boulet pendant la fenêtre de 24 heures où il était disponible, entre dimanche et lundi.
Maintenant, Barré-Boulet n’a qu’un objectif en tête: utiliser cet autre passage dans la Ligue américaine comme tremplin vers la Ligue nationale et le Canadien.
«Je savais que c’était le début de la saison. Je savais qu’il n’y avait pas beaucoup de blessures ailleurs. Je savais que je ne serais probablement pas réclamé. Je regardais ça mais en même temps, ça ne m’a pas empêché de faire ma journée hier (lundi)», a expliqué l’homme de 27 ans et père de famille.
«J’aurais aimé ça, c’est sûr, avoir une autre chance dans la Ligue nationale, mais je suis ici et je vais tout faire pour retourner avec le Canadien.»
Malgré une déception compréhensible, c’est avec sérénité qu’il a entamé, mardi matin, ce nouveau chapitre de sa carrière de hockeyeur professionnel en prenant part à une première séance d’entraînement avec le club-école du Tricolore.
Il le fait dans un circuit — la Ligue américaine — où il a disputé 294 matchs et amassé 302 points depuis la saison 2018.
Aussi, Barré-Boulet amorce cette nouvelle étape dans un contexte qui s’annonce enivrant.
Dans un premier temps, il s’est entraîné, mardi, au sein du premier trio, à gauche du centre Brandon Gignac et de l’ailier droit Joshua Roy.
Deuxièmement, son premier match avec la formation lavalloise, vendredi soir, coïncidera avec l’ouverture locale, pour laquelle tous les billets ont trouvé preneurs.
Enfin, il y a le fait que le Crunch de Syracuse, avec lequel Barré-Boulet a joué ses 294 premiers matchs dans la Ligue américaine, sera le club visiteur vendredi et samedi après-midi.
«Dès que j’ai su que je venais ici, je savais contre qui je jouais en fin de semaine. Ça va être spécial, c’est sûr», a-t-il admis, en souriant.
«Laval, c’est probablement le meilleur marché dans la Ligue américaine. Les fans sont bruyants. C’est une atmosphère de la Ligue nationale ici, match après match. J’ai super hâte à vendredi, le match d’ouverture. Ça devrait être plein et je sais qu’il va y avoir une bonne ambiance», a également affirmé le hockeyeur originaire de Montmagny.
Avant de sauter sur la patinoire de la Place Bell mardi matin, Barré-Boulet a pu discuter avec Pascal Vincent. Barré-Boulet semble avoir aimé ce qu’il a entendu du nouvel entraîneur-chef du Rocket.
«Il m’a dit ‘Mon but, c’est que tu retournes à Montréal et que tu restes là’, et c’est mon but aussi. On a eu une bonne discussion, il a été honnête avec moi. J’ai bien hâte de travailler avec lui», a mentionné Barré-Boulet.
De son côté, Vincent a loué l’attitude de son nouvel attaquant et a dit avoir vu, en Barré-Boulet, un jeune homme doté de beaucoup de maturité.
«Je l’avais vu durant le camp du Canadien, mais je laissais les gars tranquilles. Aujourd’hui (mardi), c’est la première fois que je lui parlais, et son attitude était exemplaire. Il s’est présenté ici, il comprend son objectif; c’est de retourner avec le Canadien et de se mettre dans cette position pour que le Canadien n’ait pas le choix de le rappeler lorsqu’il va avoir besoin de lui», a fait remarquer Vincent.
«Il a 27 ans, c’est un homme, ce n’est pas un enfant, a aussi rappelé Vincent. Donc, il comprend la situation et en même temps, il a un objectif. Et je pense qu’il le fait de la bonne façon. Il était dans le vestiaire, il souriait avec les ‘boys’, durant l’entraînement, il parlait avec ses coéquipiers. Jusqu’à présent, court échantillon, mais (je suis) impressionné.»
Par ailleurs, Vincent est convaincu que Barré-Boulet saura se relever de cette rétrogradation et il le sent déjà engagé à fond avec le Rocket.
«Il a vécu ça dans le passé, ce n’est pas une première. Souvent, le défi qu’on a, c’est quand ça arrive pour la première fois parce que ces gars-là n’ont jamais été coupés de leur vie. Sans appeler ça une coupure, il a été rétrogradé. Je pense qu’il peut utiliser ça de façon positive parce qu’il sait à quoi s’attendre. Il veut faire les bonnes choses à Laval.»