Dernier tour de piste pour le recruteur en chef du Phoenix

PHOENIX. Le 8 juin sera une journée gravée dans la tête du recruteur en chef du Phoenix, Alain Préfontaine, qui après 42 ans de carrière, a décidé d’accrocher son calepin de notes et son crayon. La frénésie d’un repêchage lui manquera, mais il ne regrette pas son choix.

Flanqué de ses collègues du Phoenix, Alain Préfontaine aura placé samedi ses dernières pierres d’une reconstruction qui s’est amorcée l’an dernier.

Tout juste avant d’annoncer ce qui est devenu le dernier choix de la carrière d’Alain Préfontaine, le directeur général, Philippe Sauvé, a tenu à souligner sa carrière en lui remettant un chandail du Phoenix avec le numéro « 24 » pour représenter l’année de son tout dernier repêchage.

«J’ai commencé à anticiper ce moment vers la 10e ronde. Les émotions montaient. Ça a été vraiment intense. J’étais très ému.»

M. Préfontaine a été particulièrement marqué par la reconnaissance des collègues et des dirigeants de la ligue. « Ça a été une énorme vague d’amour, je ne m’attendais pas à ça. J’ai été vraiment surpris », a-t-il mentionné.

En entrevue quelques jours avant le repêchage, M. Préfontaine s’attendait à ce que le moment de monter devant le podium pour annoncer son dernier choix de première ronde soit un pincement au cœur, et c’est exactement ce qu’il a ressenti au moment de sélectionner Thomas Rousseau, des Vikings de Saint-Eustache. « J’ai eu 42 belles années, j’ai rencontré des personnes tellement importantes. C’était ça, le plus difficile. »

Une longue carrière parsemée de succès

En plongeant dans ses souvenir, Alain Préfontaine ne cache pas qu’il pataugeait dans des eaux inconnues à sa première saison comme recruteur. « Je suis parti d’aide au préposé aux bâtons à dépisteur en chef. Je ne connaissais personne dans le milieu, je ne pouvais demander conseil à personne, donc j’ai appris sur le tas de mes bons coups et de mes erreurs », a-t-il dit en ajoutant qu’il est important de se faire confiance.

Cela ne l’a pas empêché de réaliser quelques réels coups de circuit au début de sa carrière lorsqu’il a repêché, entre autres, Patrick Roy, en deuxième ronde avec les Bisons de Granby lors du l’encan 1982, puis Stéphan Lebeau avec les Cataractes, deux ans plus tard.

« Les bons coups ne viennent pas nécessairement de la première ronde. Je pense que mon plus beau choix a été Stéphan Lebeau en troisième ronde. Il mesurait 5 pieds 7, 145 livres. Essayer de vendre ça à une organisation qui aime les gros bonhommes n’a pas été facile. On m’a dit ‘s’il n’est pas bon, tu es mis dehors’. Il est finalement devenu le deuxième meilleur buteur de la LHJMQ avec 281 buts. »

Arrivé à Sherbrooke en 2016, il constate que certains choix comme Samuel Poulin en 2017 étaient des sélections faciles. Cependant, il préfère se concentrer sur des choix tardifs dans les dernières années comme Mavrick Lachance (10e ronde), Samuel Saint-Hilaire (9e ronde), Lewis Gendron (7e ronde) et Maxime Côté (6e ronde).

« Ce sont des gars comme ça qui doivent faire la différence dans ton club. Tous les choix sont importants, mais ceux-ci peuvent faire passer un club de prétendante à championne. »