Une ville en mouvement pour son 10e Parcours Photo 

PHOTOGRAPHIE. Né d’une initiative citoyenne, le parcours photo ceinturant le Lac-des-Nations offre une fois de plus l’occasion d’apprécier la vision d’artistes, inspirés cette fois par leur ville.

Plusieurs membres de la communauté photographique de Sherbrooke étaient rassemblés au Marché de la Gare jeudi (5 septembre) afin de souligner ce jalon pour un projet qui allait devenir une signature visuelle phare de la ville. Après les présentations d’usage, tous étaient invités à découvrir la nouvelle exposition commandée par le Musée des beaux-arts de Sherbrooke, la Ville de Sherbrooke et en collaboration avec le Comité Arts et culture Jacques-Cartier.

Sous le thème  » Ville en mouvement « , les oeuvres des photographes Annick Sauvé, Arlette Vittecoq et René Houle, sont désormais installées pour la prochaine année, le long du sentier qui borde la rive nord du lac. L’exposition extérieure est à la fois une célébration des diversités territoriales ou architecturales, mais aussi de la mixité sociale. Chaque station présente des instants croqués aux quatre coins de Sherbrooke mettant en relief le regard particulier et l’inspiration de son auteur.

La première, installé à la Place de la Gare, assemble des photos de René Houle, l’un des membres fondateurs du projet. Celui-ci place la fluidité du mouvement et la liberté qui en transpire au coeur de sa démarche. Chacun des clichés ramène ainsi l’observateur à ce qu’il y a de fascinant et de beau dans de simples activités quotidiennes. 

Le deuxième arrêt propose une expérience très différente, mais tout aussi divertissante de la vision d’Arlette Vittecoq. Cette Sherbrookoise d’adoption à l’oeil aiguisé, s’amuse des contrastes des contradictions citadines qu’elle a pu constater depuis son arrivée en 1970. Fine observatrice de l’évolution du tissu social, l’artiste compose ces oeuvres avec patience et minutie pour en arriver à un résultat coloré et dont l’impact visuel est marquant. 

Pour conclure le tracé, ce sont les images captées par le regard distinctif d’Annick Sauvé qui attendent les visiteurs. Elle aborde son sujet avec une technique appelée IMC ou  » Mouvement intentionnel de caméra « . Il s’agit d’un procédé combinant l’impulsion de l’appareil photographique à un temps d’exposition plus long, ce qui créer des effets de flou volontaire dans l’image finale. Utilisant le noir et blanc, il transpire de ses compositions une impression de flottement et une ambiance fantomatique aux lieux photographiés. 

 » J’utilisais la technique du ICM depuis un bon moment, alors quand j’ai vu le thème de la  » Ville en mouvement  » , j’ai tout de suite vu les possibilités « , explique-t-elle. Celle-ci se dit très reconnaissante de voir son travail être reconnu par ses pairs et les commissaires chargés de l’exposition,  » C’est un grand honneur d’avoir été sélectionnée; parce qu’il y a souvent beaucoup d’appelés et peu d’élus « , conclut Annick Sauvé, avec un large sourire illuminant son visage.