Une rue en l’honneur de Jean-Baptiste Nolain
TOPONYMIES. La rue en construction entre les rues du Dépôt et des Grandes-Fourches Sud portera le nom Jean-Baptiste Nolain. Un soupir de soulagement selon l’un des membres du comité du toponymies, Jean-Marie Dubois, tandis que la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin déplore le manque de représentativité féminine.
«Je suis très heureux que les élus aient fait confiance au comité de toponymie en espérant qu’ils respectent les choix du passé, alors que plusieurs rues ou parcs on déjà été nommés», explique M. Dubois en réaction à cette décision. M. Dubois spécifie que M. Nolain a été le premier Canadien français à avoir défriché ce secteur vers 1799, «probablement comme engagé du pionnier Gilbert Hyatt».
De son côté, Mme Beaudin s’est opposée à cette décision en stipulant l’importance des modèles féminins dans la sphère publique, elle, qui aurait préférée que l’on priorise le nom d’une commerçante sherbrookoise d’origine libanaise, Mary Kandalaft, décédée en 1962.
«12% de noms féminins, c’est un scandale. Ça fait dix ans que je milite pour qu’il y ait plus de noms féminins et on ne progresse pas. Je ne suis pas la seule à trouver qu’on manque de modèles féminins dans la société», partage Mme Beaudin. On a nommé presque tous les évêques qu’on pouvait. À un moment donné, il faut chercher ailleurs; ce n’est pas vrai que les femmes n’ont pas contribué à l’histoire de Sherbrooke.»
Rappelons que ces dernières semaines, certains membres du comité de toponymie, dont Jean-Marie Dubois et Gérard Côté, ont écrit une lettre ouverte dans le Sherbrooke.info afin de défendre le choix de ce comité.
M. Dubois rappelle que ce nom a été choisi en 2010 par le comité, mais que la rue n’a jamais été construite depuis.
Le comité de toponymie se disait donc déçu d’avoir entendu la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, lors du conseil municipal du 9 avril, aller «à l’encontre des recommandations» en proposant les noms de deux femmes en public.
Selon elle, la banque de toponymes ne contient pas suffisamment de noms féminins.
«J’observe que beaucoup d’efforts sont faits pour reconnaître certaines personnes qui ont été oubliées par l’histoire, mais on néglige qu’il y a beaucoup plus de femmes qui ont été oubliées et j’aimerais voir des efforts pour corriger cette injustice», mentionne Mme Beaudin en ajoutant qu’elle ne sent pas que cela avance assez vite.
Rappelons qu’en janvier 2024, Sherbrooke a adopté une version révisée de sa Politique de désignation toponymique qui priorise désormais l’adoption de toponymes féminins.