Une hausse record du rôle d’évaluation en 20 ans 

IMMOBILIER. La Ville de Sherbrooke a connu une hausse record de la valeur de son parc immobilier, établie à 44,5 % lors du dépôt du nouveau rôle d’évaluation, au moins depuis 20 ans.

Si l’on se penche uniquement sur la valeur des maisons unifamiliales, il s’agit d’une hausse moyenne de 57,9 % pour les contribuables sherbrookois.

Selon les données transmises par la ­Ville, la valeur moyenne des maisons unifamiliales est passée de 259 997 $ à 415 677 $. Cette hausse record, marquée par l’effet de la pandémie, est significative selon le chef de la division de l’évaluation, Éric ­Du ­Perron.

«  ­Il faut se souvenir qu’il y avait un grand déséquilibre sur le marché entre la demande et l’offre, avec de nombreux acheteurs et très peu de vendeurs, ce qui s’explique par le solde migratoire en hausse à ­Sherbrooke, avec plusieurs personnes de la métropole de ­Montréal qui se sont installées dans la région  », mentionne le chef de la division de l’évaluation, Éric ­Du ­Perron.

La valeur totale du rôle d’évaluation, qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2025, atteindra 33 milliards de dollars, contre 21,1 milliards il y a trois ans.

En ce qui concerne les condos, on observe une hausse moyenne de 48,8 % pour une valeur moyenne de 306 252 $.

La directrice du ­Service des finances, ­Nathalie ­Lapierre, rappelle que ce sont des moyennes, et qu’il peut donc y avoir des propriétés en dessous et ­au-dessus de cette moyenne. Elle demande également aux ­Sherbrookois d’être patients avant de s’inquiéter pour la hausse du compte de taxes.

«  ­Les gens vont recevoir leur nouveau rôle d’évaluation, mais cela ne signifie pas que leur compte de taxes augmentera de 44,5 %, car il faudra attendre le dépôt du budget [en décembre 2024] pour connaître l’impact sur leur compte de taxes. Tout dépendra de la détermination du taux de taxation par catégorie. Il est important de noter que si votre propriété a connu une hausse supérieure à la moyenne, l’impact sur votre compte de taxes sera également supérieur à la moyenne. Inversement, cela peut être vrai pour d’autres propriétés  », explique ­Mme ­Lapierre.

Cette hausse n’équivaut pas nécessairement à «  plus d’argent dans les coffres de la ville, ­complète-t-elle.

Rappelons que le rôle d’évaluation est déterminé par plusieurs facteurs, dont l’emplacement, la superficie du terrain, l’aire habitable, l’âge, la qualité de construction et les rénovations effectuées. La valeur est déterminée par rapport à l’étude et l’analyse du marché immobilier grâce à trois méthodes d’évaluation reconnues : la comparaison, le revenu et le coût.

«  ­La méthode de comparaison est celle la plus utilisée pour les maisons unifamiliales, c’­est-à-dire que l’on compare une propriété X avec des propriétés similaires qui se sont vendues dans le secteur  », rappelle M. Du ­Perron.

Des évaluateurs sillonnent les rues sherbrookoises afin de réaliser des évaluations physiques. Au cours des trois dernières années, M. Du ­Perron mentionne que plus de 30 000 visites ont été effectuées sur les 55 000 unités.

Sherbrooke se rapproche de ­Québec.

Variation des valeurs résidentielles imposables. (Photo gracieuseté – Ville de Sherbrooke)

En termes de hausse moyenne, ­Sherbrooke se classe deuxième parmi les autres grandes villes, derrière ­Trois-Rivières (50,2 %), mais devant ­Longueuil (40,0 %), ­Saguenay (37,4 %), ­Laval (35,4 %) et ­Québec (23,5 %). Cette hausse marquée rapproche les prix des propriétés de ­Sherbrooke de ceux de ­Québec, dont la valeur moyenne est de 415 883 $. Rappelons que celle de ­Sherbrooke est maintenant établie à 415 677 $.

«  ­Nous avons constaté, à travers les derniers rôles, que la valeur de ­Sherbrooke se rapproche de celle de ­Québec. Nous croyons qu’au prochain rôle, nous dépasserons ­Québec. Cela démontre que la ville est un attrait auprès des acheteurs. C’est une très bonne nouvelle, car cela signifie que l’actif immobilier a connu une croissance, ce qui est bon pour le portefeuille de chacun «  , conclut M. Du ­Perron.