Une fin de conseil municipal sous la discorde 

MUNICIPAL. La dernière séance conseil municipal s’est terminée dans la zizanie, alors que les conseillers indépendants ont décidé de quitter la table avant même la levée de la séance. Le tout s’est déroulé après que la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, ait interpellé directement la conseillère du Lac-Magog, Nancy Robichaud, dans son mot de la fin.

La discorde est liée au dossier de la conversion possible de l’église Sainte-Famille en bibliothèque. Trouvant cette dépense trop dispendieuse, la présidente de la commission de la culture, des loisirs, des sports et du plein air, Nancy Robichaud, s’est positionnée en défaveur. Mme Beaudin s’est donc adressée à elle à la fin du conseil.

« En tant que présidente de la culture, on s’attend à ce que vous vous engagiez à réduire le retard de la ville en matière de bibliothèques », a mentionné Mme Beaudin.

N’ayant pas été invitée à répondre, Mme Robichaud a décidé de quitter.

« Quand on nous interpelle directement en nous nommant, nous avons le droit à une réplique. Ça m’a fâchée, j’aurais dû pouvoir répondre. Donc, si elle veut parler toute seule, qu’elle le fasse », a indiqué Mme Robichaud en entrevue avec Sherbrooke.info.

S’en sont suivis les départs de Marc Denault, Christelle Lefebvre, Annie Godbout, Hélène Dauphinais et Paul Gingues.

Le conseiller du district du Golf, Marc Denault, a confirmé qu’il en avait assez.

« D’entrée de jeu, Mme Beaudin a dit qu’on pouvait quitter. La teneur de ses propos était très condescendante envers ceux qui n’étaient pas de son avis. Nous étions en réunion depuis midi, et je pense que c’était un ras-le-bol », a expliqué M. Denault, ajoutant que la décision concernant le dossier de la bibliothèque doit être mûrement réfléchie.

Mme Robichaud continue de défendre son souhait d’améliorer la situation des bibliothèques, mais pas à « n’importe quel coût ».

« C’est vrai qu’il manque des espaces de bibliothèque et que c’est important. Il en manque partout. Si on en met trop à Fleurimont, que restera-t-il pour ailleurs ? De plus, on parle de 40 millions de dollars, mais nous savons très bien que ce ne sera pas le cas. »

De son côté, Mme Beaudin, après la séance, a soutenu qu’il s’agissait d’un « manque de respect. »

« C’était à l’image de la journée d’aujourd’hui (mardi soir). Il y a eu beaucoup de manque de respect. Non seulement cela va à l’encontre de mes valeurs, mais c’est aussi contraire au code de déontologie. Je pense que la population s’attend à ce que des adultes se respectent les uns les autres », a-t-elle déclaré.

Mme Beaudin se défend en disant qu’elle s’attend à ce que les élus respectent la vision établie au début du mandat.

« À partir du programme du conseil, nous avons donné des missions à certains conseillers, dont la présidence de commission. La personne qui est nommée à celle de la culture doit respecter les engagements du conseil. Cela fait partie de mon travail de mairesse de rappeler les engagements que nous avons pris », mentionne-t-elle.

Mme Robichaud soutient qu’elle a l’intention de continuer à respecter ses « convictions ».

« Ce qui me fâche aussi, c’est que, vu que je suis la présidente de la commission, je dois mettre de côté mes valeurs alors que je veux un budget équilibré pour les citoyens et que je ne veux pas nous embarquer dans un projet qui n’est pas ficelé. »