Une autre hausse de la criminalité en 2023
POLICE. Sherbrooke fait face à une augmentation de la criminalité en 2023, avec 230 crimes de plus qu’en 2022, selon les données du Service de police de Sherbrooke (SPS). Cependant, le directeur de la SPS, Pierre Marchand, ne semble pas préoccupé par cette hausse.
« Souvent, dans le milieu policier, c’est cyclique. On parle par périodes de cinq ans. Le créneau des crimes évolue au fil du temps et on constate que les fraudes augmentent d’année en année. Il faut intervenir sur ces phénomènes pour tenter de les enrayer et réduire le taux de criminalité », a déclaré M. Marchand lors de la présentation du rapport annuel à la Commission de la sécurité et du développement social, le jeudi 14 novembre dernier.
Malgré cette hausse, Sherbrooke reste en dessous de la moyenne québécoise selon l’Indice de gravité de la criminalité, qui mesure à la fois la gravité des infractions et leur évolution. À Sherbrooke, cet indice est de 53,28, tandis que la moyenne provinciale est de 62,17.
M. Marchand précise que bien que la criminalité soit peut-être moins marquée, les ressources restent fortement mobilisées.
« En 2023, plus de 50 % de nos appels concernent des situations d’aide aux citoyens. Cela inclut des cas d’itinérance, de problèmes de santé mentale et de besoins spécifiques. L’indice de criminalité est aussi plus bas parce que nous intervenons en amont, sur le terrain », a-t-il souligné.
Ainsi, le SPS met de plus en plus l’accent sur la prévention pour éviter les débordements. Selon les données du rapport, ce sont 120 heures supplémentaires qui ont été consacrées à la prévention.
« Les cas augmentent chaque année et c’est pourquoi nous devons agir en prévention. Nous déployons davantage de policiers sur le terrain pour aider les gens et les orienter vers les ressources appropriées. Parfois, nous intervenons plusieurs fois pour le même individu. »
En 2023, le nombre d’interventions impliquant des personnes en situation d’itinérance a atteint 1 346, contre 1 252 en 2022.
« Pendant des années, nous traitions quelques cas en ville comme des appels d’aide. Mais nous nous sommes rendus compte que l’itinérance est un phénomène émergent, qui prend de plus en plus d’ampleur. Il nous faut donc davantage de ressources. Ce nombre est assez révélateur », a expliqué M. Marchand.
Réduction des contraventions
En ce qui concerne les contraventions routières, on observe une légère baisse, passant de 25 445 à 24 999. M. Marchand précise que les policiers ont modifié leur approche.
« Nous donnons des amendes pour modifier un comportement. Si nous pouvons changer ce comportement autrement, sans avoir recours aux contraventions, nous en sortons gagnants. Plusieurs initiatives ont été mises en place pour ralentir les automobilistes par d’autres moyens. »
Certains types de contraventions ont diminué, comme celles pour les arrêts (- 335), les immatriculations (- 435) et le passage pour piétons (- 268). En revanche, d’autres contraventions ont augmenté de manière significative, notamment celles pour excès de vitesse (+ 1000) et le non-respect de la signalisation (+ 742).