Un tatouage à la fois pour Jade et le CAP Estrie

TATOUAGE. Après qu’elle ait perdu l’une des personnes les plus chères à ses yeux en raison d’une surdose en mai 2024, Emmie Leblanc-Lavigne s’est donnée comme mission de sensibiliser le plus de gens possible. C’est à travers son art, le tatouage, que la Montréalaise a rendu hommage à la mémoire de sa meilleure amie en récoltant des fonds pour le Centre André Pelletier (CAP) de l’Estrie. 

Lorsqu’elle a appris le décès de Jade Parenteau, sa meilleure amie depuis sa tendre enfance, Mme Leblanc-Lavigne ne pouvait rester les bras croisés. « Je veux aider les autres, mais c’est aussi ma façon de vivre mon deuil », avoue-t-elle, samedi matin. 

C’est pour cela que la jeune femme a créé le collectif artistique Jour J et organisé une journée durant laquelle la population était invitée à se faire tatouer, alors que tous les profits amassés ont été remis au centre de traitement pour dépendances. En plus de la députée fédérale de Sherbrooke, Élisabeth Brière, du chanteur Vendou et de la drag-queen Gina Gates, plusieurs organismes sans but lucratif étaient présents comme Élixir, TransEstrie et IRIS Estrie.

« Jade avait déjà fréquenté le CAP Estrie. Donc, c’était évident pour moi de remettre l’argent à cet organisme. Nous avons nommé le collectif Jour J pour Jade, bien sûr, mais aussi pour démontrer qu’en allant chercher de l’aide, il s’agit d’un nouveau départ », raconte Mme Leblanc-Lavigne.

Dans l’esprit de sensibiliser 

En 2023, l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) affirmait que « deux Canadiens sur cinq ont dit avoir souvent ou toujours reçu du soutien pour utiliser les services liés à la santé mentale et à l’utilisation d’une substance ». 

« C’est Emmie qui m’a partagé les enjeux sur les surdoses et les dépendances, confie Emy Grondin, qui était en pleine séance de tatouage. Je crois qu’il faudrait connaître et avoir accès directement aux ressources au lieu de toujours cogner à leurs portes. »

C’est ainsi que l’artiste tatoueuse a regroupé une dizaine de collègues afin d’être elle-même un vecteur de changement. « Si nous pouvons informer une personne de plus, nous allons être contents. Avec une plus grande sensibilisation du gouvernement et des organismes communautaires, le décès de Jade aurait pu être évité, par exemple », complète la fondatrice et porte-parole du collectif Jour J.

Alors qu’il s’agissait d’une première édition, Mme Leblanc-Lavigne souhaite étendre son projet, surtout dans des régions plus éloignées des grands centres. « Idéalement, nous voulons impliquer différents artistes tatoueurs en allant dans des patelins, car ces derniers n’ont peut-être pas des activités de ce genre », ajoute-t-elle, accompagnée par la famille de Jade Parenteau.