Stéphane Julien prêt pour un second tour de piste
HOCKEY. L’ancien entraîneur du Phoenix de Sherbrooke, Stéphane Julien, se prépare pour une deuxième saison au sein de l’organisation des Griffins de Grand Rapids, dans la Ligue américaine de hockey (LAH). Avec la saison 2024-2025 à nos portes, il revient sur sa première expérience derrière le banc d’une équipe professionnelle.
Julien est le premier à l’admettre, le saut des rangs juniors à la ligue américaine, même pour un entraîneur, n’est pas chose facile. Particulièrement lorsque l’équipe connait des difficultés dès les premières semaines de la saison.
« Ça a été un début de saison difficile. On avait un nouveau groupe d’entraîneurs et 11 recrues dans l’alignement », indique le Shawiniganais. On a commencé avec seulement deux victoires dans les 10 premiers matchs, mais à mesure que la saison avançait, ça allait de mieux en mieux. En décembre, on a réellement vu la culture d’équipe et la chimie s’installer dans notre groupe de joueurs », complète Julien, qui a vu les Griffins se qualifier pour les séries avant de s’incliner en finale de division.
L’entraîneur explique qu’il a été surpris par la réalité de la LAH, précisant que la dynamique avec les jeunes et la Ligue nationale est quelque chose qu’il apprend toujours à apprivoiser.
« Je connaissais un peu la routine de la ligue américaine, mais ça m’a pris un peu de temps à vraiment m’adapter. Je crois que le plus gros enjeu, c’est la question du développement. On l’a vu à Montréal l’an dernier avec quelques vétérans qui trouvaient qu’on laissait trop de place aux jeunes. Ça reste que notre travail, c’est de faire progresser les joueurs. Parfois ça peut être délicat où il faut dire à un vétéran que ce soir, on va faire joueur un jeune à sa place afin de mieux l’évaluer. »
UN -MENTOR -POUR -LES -RECRUES
Avec 11 saisons derrière la cravate dans la LHJMQ et quelques apparitions avec Équipe Canada sur la scène internationale, il va sans dire que Stéphane Julien a une certaine expérience en ce qui concerne les espoirs du monde du hockey.
Les Red Wings comptent d’ailleurs sur l’une des bonnes banques de jeunes athlètes qui pourraient devenir d’importants joueurs dans la LNH. L’assistant-entraîneur s’est donc donné le rôle d’encadrer ces jeunes prodiges.
« Faire le saut chez les pros pour une recrue, même dans la ligue américaine, ce n’est pas évident. Je voyais ça comme mon travail d’amener nos recrues au prochain niveau. J’ai travaillé avec des jeunes de 19-20 ans, je sais comment ils pensent et la connexion s’est faite rapidement. »
La saison dernière, Julien pouvait compter sur plusieurs jeunes espoirs qui cognent à la porte de la LNH, notamment les attaquants Jonathan Berggren et Marco Kasper, de même que le défenseur Simon Edvinsson, tous ayant à divers degrés de l’expérience avec les Wings. Ne pas savoir si et quand ces joueurs peuvent être appelés au niveau supérieur rend la tâche des entraîneurs très difficile.
« La réalité avec laquelle il faut vivre, c’est que ce n’est pas garanti que tu vas les avoir toute l’année. Cette saison, il y a de bonnes chances que certains d’entre eux passent l’année en haut et c’est ce qu’on souhaite, mais c’est certain que ça a un impact sur notre équipe. »
Alors que Berggren et Edvinsson amorceront la saison 2024-2025 dans la LNH et qu’un joueur comme -Kasper pourrait très bien les rejoindre en cours de route, le groupe d’entraîneur devra se rabattre sur la nouvelle vague de joueurs chez les Griffins.
« Je pense qu’on va encore avoir une équipe compétitive, assure celui qui a toujours deux années à son contrat le liant au club. Nate Danielson, notre premier choix en 2023 devrait être un attaquant important pour nous. On a aussi de bons vétérans qui pourront nous aider à faire à pousser pour les séries. »
LE COEUR À SHERBROOKE
Ayant laissé son poste de directeur général et entraîneur-chef au terme de la saison 2022-2023, Stéphane Julien partage qu’il garde toujours un œil sur ce qui se trame chez le Phoenix. Il dit même ne pas avoir été surpris par les bons résultats de l’équipe sous Gilles Bouchard.
« J’ai parlé souvent avec Philippe (Sauvé) en début d’année. Je ne voulais pas laisser personne dans le noir, surtout quelqu’un qui commence dans la ligue. On avait quelques joueurs « en bas » qu’on savait qu’ils seraient de bons joueurs dans la ligue, comme Lewis Gendron. En même temps, Gilles a fait un excellent travail avec ce groupe là. »
L’entraîneur a pris le temps de commenter sur les récents succès de son ancien protégé, Joshua Roy qui tente de s’établir dans la LNH. Julien est confiant que ce dernier a les atouts nécessaire pour y arriver.
« C’est un gamer, un gars qui ne se laisse pas affecter par la pression. Maintenant, il a son destin entre ses mains. Il a le pied dans la porte, c’est à lui de voir s’il est capable de rester là et de prouver qu’il a sa place. »