Salaire des élus : une augmentation est suggérée par une firme indépendante
MUNICIPAL. Le salaire d’un conseiller municipal, ainsi que d’autres rôles au sein de l’appareil politique sherbrookois, devrait être augmenté selon un rapport de la firme Gallagher Québec Rémunération inc., spécialisée dans ce type de dossier.
Rappelons qu’à l’automne 2023, la question salariale avait fait couler beaucoup d’encre, alors que la Ville de Sherbrooke procédait à une revue du traitement des élus, tant en ce qui concerne la rémunération que la charge de travail réelle. C’est donc vers une firme indépendante que les élus ont voulu se tourner pour obtenir des suggestions concernant le montant du salaire.
La conclusion du rapport, présentée lors du plénier public du 10 septembre, suggère un salaire de base de 52 000 $, soit une augmentation de 7 100 $ par rapport à l’actuel. Tous les autres rôles, dont la présidence et les membres participant à des commissions, ont également été suggérés pour être revus à la hausse respectivement de 4 162 $ (12 825 $) et 2 520 $ (6 851 $). Seul le salaire de la mairesse/maire n’a pas été recommandé pour une augmentation.
Selon le conseiller principal de la firme Gallagher, Guillaume Paradis, les conclusions résultent de comparaisons avec neuf municipalités comparables à Sherbrooke, dont Gatineau, Laval, Saguenay, Trois-Rivières, Longueuil, Lévis, Terrebonne, Saint-Jean-sur-Richelieu et Drummondville.
» Les données de rémunération de la Ville de Sherbrooke sont comparées à la médiane (P50) du marché, et un positionnement par rapport au marché est établi en pourcentage. La comparaison est réalisée par rapport à la médiane, car elle est souvent considérée comme la meilleure estimation du salaire « typique » ou « courant » (de la tendance centrale) versé pour un emploi, étant donné qu’elle réduit les effets des valeurs extrêmes dans une distribution « , explique M. Paradis.
La firme a notamment utilisé » l’Outil sur la rémunération des élues et des élus municipaux de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) » afin de réaliser une comparaison complète. Selon le salaire de base actuel de 45 000 $, excluant les allocations de dépenses, il dépasse déjà celui de plusieurs villes, dont Laval, Lévis, Terrebonne et Saint-Jean-sur-Richelieu, qui se situent entre 28 000 $ et 37 000 $. D’autres villes, comme Trois-Rivières et Saguenay, se trouvent respectivement à 49 000 $ et 52 000 $. De son côté, le revenu médian d’un travailleur de 25 à 64 ans est de 52 000 $ en Estrie selon l’Institut de la statistique du Québec.
Actuellement, le coût total de la rémunération des élus équivaut à plus de 1,1 million de dollars. Selon les montants suggérés, ce coût pourrait passer à plus de 1,3 million de dollars, soit une augmentation de plus de 220 000 $.
Certains conseillers sont d’avis que les salaires doivent augmenter pour être plus attractifs.
» Ce qui est certain, c’est que la charge de travail est quand même grande ; nous sommes toujours susceptibles d’être arrêtés dans la rue, par exemple. Je trouve qu’il est excessivement difficile de comparer nos salaires. Quand on me demande si je suis bien payé, instinctivement, je vais dire oui. Est-ce que je trouve cela attractif pour le nombre d’heures que j’y consacre ? Est-ce que je le conseillerais ou le ferais longtemps ? Ça, c’est une autre question « , mentionne la conseillère du district d’Ascot, Geneviève La Roche.
La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, s’est pour sa part questionné sur la question de fonds. «Combien vaut un élu municipal ? On s’est jamais vraiment posé la question. On est toujours en train de se demander si ça devrait être plus ou moins ? C’est quoi le salaire que l’on veut donner et le service que l’on veut offrir», a-t-elle dit.
Quand pourrait survenir la discussion pour savoir s’il faut ajuster ce salaire ? Certains élus ont proposé d’en discuter durant ce mandat, tandis que d’autres souhaiteraient que le prochain conseil municipal se prononce. De son côté, le comité exécutif a recommandé de tabletter ce rapport jusqu’au prochain mandat.