Les Petits Frères: toujours vivants

AÎNÉS L’organisation est essentielle à la vie quotidienne de centaines d’aînés à travers la province. Les Petits Frères ont pour vocation de contrer l’isolement des personnes aînées en leur offrant chaleur et réconfort tout au long de l’année. La branche sherbrookoise ne fait pas exception et les généreux bénévoles y sont pour quelque chose.

Une journée portes ouvertes offre habituellement l’occasion de prendre le pouls et sentir l’énergie des gens qui s’impliquent dans une organisation. L’événement tenu à la Maison Jean-Besré le 19 septembre dernier, ressemblaient plutôt à des retrouvailles où les sourires complices, les embrassades et les taquineries abondaient.

Des gens de tous âges et horizons étaient réunis pour accueillir ceux et celles qui se montraient intéressés à mieux connaître l’organisme ou même à s’y impliquer. Comme le recrutement de bénévoles s’avère plus difficile ces dernières années, toutes les méthodes sont bonnes pour convaincre et encourager l’engagement communautaire.

« En ouvrant nos portes, on fait découvrir nos locaux et on donne accès à nos meilleurs ambassadeurs, c’-est-à-dire nos bénévoles actuels. Ils peuvent parler de ce qu’ils vivent, de ce qu’ils font vivre aux Grands Amis. L’objectif est de pouvoir toucher de nouvelles personnes qui voudraient s’intégrer à la famille des Petits Frères » , indique Keven Michaud, gestionnaire de secteurs pour la région de Sherbrooke.

Depuis l’avènement de la pandémie de nombreuses personnes aînées, souvent fragilisées par la solitude ou des problèmes de santé, ont aussi vu leur situation économique se détériorer. Avec le vieillissement de la population qui s’accélère, les besoins vont inévitablement croître dans les prochaines années.

Diane Breton, qui occupait le poste de M. Michaud auparavant, a choisi de poursuivre son implication avec les Petits Frères à sa retraite. « On comprend qu’avec le temps, il va falloir accepter d’avantage d’aînés dans l’organisme pour les faire profiter de cette chaleur humaine. Ici, nous créons communauté qui est basée sur la relation humaine, sur le contact et sur la connaissance de l’aîné qu’on accompagne » , fait remarquer celle-ci.

Active depuis 1986, la branche sherbrookoise a établi un lien de confiance dans la communauté. Ses locaux de la rue Bowen sud sont chaleureux et aménagés pour être un espace propice aux rencontres et à l’entraide. À l’entrée, une petite bibliothèque accueille les visiteurs qui souhaitent bouquiner tranquillement. Plus loin, on retrouve une grande cuisine qui sert à la préparation de repas communautaires organisés une fois par semaine dans la salle à manger adjacente. Une friperie a également été ouverte au sous-sol du bâtiment pour combler gratuitement les besoins en vêtements des Grands Amis.

Les généreux bénévoles s’assurent que les moments importants, petits ou grands, de chaque Grand Frère ou Grande Sœur soient soulignés. Un repas d’anniversaire, une sortie à la cabane à sucre le dimanche de Pâques, ou une visite à domicile, tous les gestes comptent pour briser l’isolement des aînés. Des vacances sont également offertes à quatre d’entre eux au Domaine Juliette-Huot situé à Oka.

Ceux qui choisissent de s’impliquer sont accompagnés pour bien identifier le rôle qu’ils occuperont selon leur profil, leurs disponibilités et leurs talents. Que ce soit d’animer des ateliers de tricot, de livrer des repas ou d’être jumelé à un individu, plusieurs types de bénévolats sont possibles pour les intéressés.

Depuis 35 ans, l’organisme s’engage à accompagner les Grands Amis dans leur quotidien, à travers la maladie et même jusqu’en fin de vie. « La promesse que nous leur faisons c’est d’être présents à leurs côtés, et ce jusqu’à la mort. Pour nous, il n’y a pas de date de péremption à notre accompagnement. On est là, du jour où ils arrivent dans la famille jusqu’à leur décès, insiste Keven Michaud.

Une promesse qui devrait apporter réconfort et espoir à tous, puisque chaque personne pourrait devenir l’aîné ayant besoin d’une Petite Sœur ou d’un Petit Frère.