Les listes d’attente s’allongent à la DPJ

JEUNESSE. Si le nombre de signalements faits à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de l’Estrie a connu une légère baisse en 2023-2024, le nombre de jeunes en attente de services continue d’augmenter. C’est l’un des constats qu’a partagé la DPJ de l’Estrie dans un bilan annuel axé principalement sur la violence conjugale.

Selon ce bilan, 9126 signalements ont été reçus par la DPJ de l’Estrie dans la dernière année, soit une baisse de 2,4% comparativement à l’année précédente et une première baisse depuis 2011. De ce nombre, 2329 ont été retenus. Dans l’ensemble de la province, on observe une légère hausse de 0,8%, soit 138 187 signalements.

D’un point de vue plus négatif, comme un peu partout au Québec, le nombre d’enfants qui attendent que leur dossier soit traité pas la DPJ a de nouveau augmenté cette année. Ce sont 718 jeunes dans le secteur « évaluation et orientation » qui patientent actuellement en Estrie. Ce nombre s’élevait à 469 en 2022-2023, dont 249 enfants supplémentaires.

« On observe une légère augmentation du nombre de salariés, principalement dans le secteur de l’aide sociale. Malheureusement, il nous manque encore 35% des effectifs au niveau du secteur évaluation et orientation pour être en mesure de répondre aux situations dans les temps requis », explique la directrice de la protection de la jeunesse de l’Estrie, Stéphanie Jetté. 

Mme Jetté ajoute qu’elle souhaite que les nouvelles conventions collectives permettent d’attirer davantage de travailleurs dans le milieu et ainsi aider à régler cette problématique.

VIOLENCE CONJUGALE 

Selon ce bilan, le cœur du problème se trouve encore au niveau de la violence conjugale. En Estrie seulement, 1229 ont été reçus par la DJP pour de l’exposition à la violence conjugale, un nombre qui augmente drastiquement année après année. On dénombrait 855 signalements en 2021-2022 et 1047 en 2022-2023.

Selon Stéphanie Jetté, la sécurité et le bien-être des enfants seraient impossibles sans la collaboration des organismes régionaux, dont l’Escale de l’Estrie et Le Seuil de l’Estrie, qui étaient également représentés à ce bilan.

« La protection des enfants passe par les services de prévention, mais également par les services de soutien aux deux parents, soit les victimes et les agresseurs. Il faut agit en amont afin de diminuer les impacts de la violence conjugale chez les enfants », insiste Mme Jetté. 

« Que vous soyez une personne qui soit victime ou une personne qui soit auteure de violence conjugale, nous avons du soutien pour vous. Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide et à consulter, puisqu’il en va de votre santé, de votre sécurité et de celle de vos enfants. On doit choisir d’être une société qui prône la non-violence », complète la directrice des services généraux au CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Gaëlle Simon.

Les intervenantes tenaient à rappeler à la population que de nombreuses ressources sont disponibles selon leurs besoins, tant pour les enfants, les femmes, les hommes, les victimes, les agresseurs et les témoins. La population est aussi invitée à appeler Info-Social au 811-option 2 et à consulter le page santeestrie.qc.ca/violence-conjugale