La diversité culturelle au cœur des discussions

ÉDUCATION. Ils étaient des dizaines de jeunes de différentes institutions au secondaire à se rassembler à l’École internationale du Phare lors du lancement de cette nouvelle édition, pensée pour les impliquer dans la création de projets de sensibilisation contre le racisme et l’exclusion.  

Lancé il y a trois ans, les comités interculturels scolaires sont l’initiative de l’organisme Actions interculturelles, qui, avec le soutien du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Inclusion (MIFI), mobilisent les jeunes sur cet enjeux de société.

Cette année, ce sont des élèves de 11 écoles de la grande région de Sherbrooke, Magog ( de la Ruche) et Waterville (Collège François-Delaplace) qui ont choisi de mettre l’épaule à la roue et d’agir là où ils passent une grande partie de leurs journées, leur milieu d’études.

APPRENDRE À FAIRE UNE DIFFÉRENCE

La chargée de projet Ketsia Mbewa, supervise et oriente les participants lors des rencontres de chaque comité. Elle est un témoin privilégiée des discussions, souvent animées, entre eux.

 » Une fois les comités formés, nous les aidons à planifier les activités qui auront lieu dans leur école. Ils recevront également des formations que nous avons développées sur les défis de la cohabitation interculturelle comme les micro-agressions ou les biais inconscients par exemple « .

L’objectif est de leur offrir des connaissances sur différentes notions pour faire d’eux des acteurs de changement dans leur entourage mais dans leur communauté également. 

Toutes sortes de propositions sont offertes afin de faire découvrir les différentes cultures qui se côtoient entre les murs des institutions scolaires: des balados, des dégustations de repas traditionnels, des spectacles de danse, de musique ou une exposition photo.

L’une des participante, Aurayllie Miclette, fait partie du comité de l’école du Phare. Elle dit toujours avoir voulu faire ses études à cet endroit, justement à cause de la diversité des communautés culturelles qui la fréquente.  » J’aime m’impliquer dans ce qui me tient à coeur et qui est en lien avec mes valeurs. Même s’il y a du monde de plusieurs nationalités ici, ça fait une différence dans l’ambiance qui règne dans l’école « , fait-elle remarquer.

DES DÉFIS D’UNE ÉCOLE À L’AUTRE

Chaque milieu a ses propres défis puisque la diversité n’est pas la même d’un secteur à l’autre. Mme Mbewa constate toutefois que cela n’empêche pas les étudiants fréquentant des écoles qui ont moins de jeunes issus de l’immigration de s’impliquer.  » C’est souvent pour eux l’occasion d’élargir leurs horizons et d’aller à la rencontre de ces autres cultures, qu’ils soient membres du comité ou pas. Ça n’a jamais été un frein au projet dans ces écoles « , indique la chargée de projet. 

L’édition 2024 sera aussi l’opportunité pour les jeunes de se démarquer puisque les projets les plus distinctifs seront récompensés entre les écoles participantes. 

Bien que la reconduction de cette initiative soit incertaine pour l’instant, son succès est indéniable et les démarches sont en cours pour que le financement soit renouvelé afin de poursuivre les efforts pour combattre les inégalités et l’exclusion.  » Sherbrooke est un modèle en ce sens, et nous allons tout faire pour que les décideurs de demain aient tous les outils en main afin de continuer à vivre en harmonie dans notre belle ville et bâtir une société qui est inclusive pour tous « , de conclure avec optimisme le directeur d’Actions Interculturelles Estrie, Mohamed Soulami.