Du fer à la bienveillance : un ancien soudeur devient infirmier auxiliaire 

INFIRMIER. Devenir infirmier auxiliaire après une carrière de soudeur est le parcours qu’a choisi Nikolaos Paralis, qui souhaitait avoir une vie différente et explorer d’autres aspects de sa personnalité.

Se qualifiant lui-même comme une personne qui aime aider les gens, il s’est rapidement trouvé dans le milieu hospitalier. À 28 ans, il a décidé de tout changer et de retourner sur les bancs d’école.

« En soudure, j’utilisais certains aspects comme la minutie, la dextérité et les mathématiques, mais je voulais utiliser des aspects de ma personnalité tels que le fait que j’aime discuter, aider les gens et me soucier des autres. C’est en discutant avec quelqu’un à la retraite que j’ai réalisé que je voulais changer », explique-t-il. Il ajoute qu’il est du genre à ressentir le besoin d’aider quelqu’un qui traverse la rue.

M. Paralis adore son quotidien. Travaillant dans un CHSLD, les rencontres que son métier lui permet de faire l’enchantent.

« On a le temps de développer des liens avec les patients, ils ne restent pas seulement deux mois, certains restent des années. Nous devenons les personnes qu’ils voient le plus souvent. Nous ne travaillons pas avec des machines, nous sommes proches des humains. »

Passant de la construction aux soins, son changement drastique de carrière, il y a maintenant 13 ans, a surpris plusieurs de ses proches au départ, mais il était profondément certain de son choix.

« On n’a pas assez d’une vie pour tout faire. Je suis quelqu’un de curieux, il y a plusieurs choses qui m’intéressent dans la vie et je voulais vivre autre chose. »

Il ressent au quotidien une profonde reconnaissance de la part des différents patients, une des particularités qu’il apprécie dans ce métier.

« Si nous n’étions pas là, il y aurait des patients qui ne pourraient pas vivre et subvenir à leurs besoins. Nous sommes là pour eux, ils se rendent compte que même s’ils sont déstabilisés par un changement de milieu, nous nous organisons pour qu’ils se sentent bien. »

Bien que la routine existe, ce métier procure des surprises et des imprévus que M. Paralis apprécie.

« Nous avons des approches différentes avec tous les patients. Sur mon étage, je connais parfaitement les personnes devant moi, je sais quoi dire pour que tout se passe bien. J’essaie d’utiliser beaucoup l’humour dans mon approche, je vois que cela a un effet positif sur eux. »

Confronter le deuil

À travers le temps, un lien spécial se crée entre l’infirmier auxiliaire et le patient. Pour M. Paralis, il est important de réussir à se détacher.

« Professionnellement, nous devons être empathiques pour donner le meilleur de -nous-mêmes, sachant que c’est un moment difficile pour la personne, mais nous ne sommes pas à la place du patient. Parfois, je peux être ébranlé, mais il ne faut pas que cela affecte ma vie privée, sinon ce ne serait pas sain », conclut-il.

Nikolaos Paralis est l’un des visages du livre L’humain derrière les soins, propulsé par l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ), dans le cadre de la journée des infirmiers et infirmières auxiliaires le 5 mai dernier.