De l’Irak à Sherbrooke : même passion pour les cheveux 

MÉTIER. Forcé de quitter l’Irak avec sa famille il y a dix ans, Rafea Jameel a réussi à démarrer son centre de barbier à Sherbrooke après avoir fait ce métier pendant 15 ans dans son pays d’origine. Une histoire de persévérance et de réussite.

Rencontré au salon, qui a ouvert ses portes une semaine plus tôt, des ballons sont toujours présents sur les murs afin de rappeler la célébration. Rafea, calme, est en compagnie de son fils, afin qu’il puisse l’aider pour l’entrevue ayant une petite barrière avec la langue.

Déchirés par la guerre en Irak, Rafea Jameel et sa famille ont dû quitter leur pays d’origine et sont arrivés en 2015. Ces derniers ont dû se familiariser dans un nouveau pays et une nouvelle culture.

« C’était très difficile. On est allé en Jordanie avant d’arriver ici et ce n’était pas simple. Quand on arrive dans un nouveau pays, on ne partage pas les mêmes codes culturels et la langue. Après un certain temps, on a commencé à se sentir mieux. Maintenant, on aime beaucoup -Sherbrooke », indique Mathieu Jameel, le fils de Rafea, qui est également impliqué la gestion de l’entreprise.

De son côté, Rafea Jameel a tenu à expliquer à quel point il était fier d’avoir mis sur pied le projet dont il rêvait depuis son arrivée.

« Ça fait dix ans que j’attends de faire ce projet, à cause de la langue et la culture, il avait des barrières, mais j’ai réussi. Je suis vraiment content », partage avec émotion celui qui a travaillé fort pour ouvrir la voie vers son objectif. Il est fier que ce salon soit une histoire de famille, alors que plusieurs membres y participent.

Tellement passionné par son métier qu’il coupait des cheveux gratuitement dans les premières années à Sherbrooke.

« Mon père a travaillé dans une usine pendant quelques années et il recommencé à couper des cheveux gratuitement juste pour le plaisir, par passion. Il voulait le faire parce qu’il aimait ça. Ses proches l’ont encouragé par la suite à ouvrir son salon de barbier comme avant », raconte le jeune homme de 20 ans qui étudie au Cégep de Sherbrooke.

Les deux étaient conscients de la difficulté qu’un tel projet comportait, mais le rêve était trop puissant. Après avoir réfléchi, c’est à ce moment que le duo père-fils se sont mis à faire les démarches en tentant de trouver un local.

C’est finalement dans le Centre Sherbrooke sur la rue Belvédère que ce projet est né.

« On a quand même mis du temps pour trouver le local parfait, on trouve que c’est idéal ici. Il y a un flux de personnes qui passent à chaque jour et Le Centre organise des activités. »