Contrer la faim, une école à la fois
COMMUNAUTÉ. La situation économique de nombreuses familles étant de plus en plus difficile, l’épicerie n’échappe pas aux sacrifices nécessaires pour boucler leur budget. La Grande Table et la fondation Rock-Guertin s’associent pour offrir des repas à prix modiques aux écoliers du grand Sherbrooke.
Le partenariat entre les deux institutions est un reflet de la nécessaire collaboration afin d’aider les écoles à fournir un repas de qualité, alors que la demande ne cesse de croître. Les acteur du milieu constatent que les besoins touchent des élèves dans de nombreuses écoles sur le territoire de la ville et que la tendance n’est pas près de s’inverser.
C’est donc 50 000 repas, via le programme des P’tites boîtes à lunch, qui seront offerts quotidiennement à plus de 300 élèves dans 13 écoles de Sherbrooke au cours de l’année scolaire.
La présidente de la Fondation et fille de Rock Guertin, Catherine, explique que cette alliance est en ligne avec les valeurs et la mission de l’organisme.
« Nous soutenons trois paniers par année et faisons des paniers de dépannage à tous les mois. Ce partenariat avec la Grande Table nous permet d’aider concrètement les écoles les jeunes ciblés qui ont besoin de manger à tous les jours ».
Ce sont des intervenants, éducateurs et travailleurs sociaux dans les écoles qui réfèrent les enfants pour lesquels ce besoin a été identifié.
Qui dit plus de demandes, dit plus de préparation de repas pour la Grande Table. Là aussi, le défi logistique a dû être adressé pour répondre à cette augmentation. Des réaménagements et des agrandissements ont été faits dans les locaux de la rue Daniel pour arriver à concocter plus de
200 000 repas annuellement.
« On a presque doublé le nombre de repas préparés dans les trois dernières années. Nos employés sont dédiés et tout le monde met la main à la pâte. On est donc présents dans le quotidien des enfants de différentes manières. Soit à la maison avec les repas congelés; ou à l’école de manière gratuite avec le programme des P’tites boîtes à lunch », indique son président, Maxime Busseau.
Un service de traiteur, la Cantine pour tous, donne également l’opportunité aux parents de commander des repas à prix modique ou à plein prix, ce qui permet de financer une partie de l’opération.
CHAQUE DOLLAR COMPTE
Chaque dollars amassé est d’autant plus important, alors que l’inflation affecte aussi les organismes qui viennent au secours des moins bien nantis.
» Nous sommes très privilégiés d’avoir des donateurs fidèles et divers partenaires. Étant un organisme qui n’a aucune subvention, les gens sont très soucieux de ça. Le même panier d’épicerie coûte pratiquement le double si on compare à il y a un an. Il faut donc innover et continuellement repenser nos méthodes de collecte et de sollicitation « , remarque Mme Guertin.
Le constat est unanime pour les deux organismes: la demande ne fera qu’augmenter et l’implication des gouvernements doit se faire dans les plus brefs délais. Le directeur général de la Grande Table, Vincent Boutin, espère voir les tractations entre Ottawa et Québec aboutir en entente avant les prochaines élections fédérales.
» Il y a plusieurs modèles qui sont envisagés, mais la force de la Cantine pour tous, c’est qu’il permettrait de nourrir les personnes qui sont le plus dans le besoin dans les écoles, mais où tout le monde peut contribuer de façon volontaire « .
Les prochaines semaines seront donc déterminantes pour de nombreux services alimentaires de la province, qui comptent obtenir de nouvelles sommes afin de mener une lutte contre la faim des plus vulnérables.