Une marche pour briser la solitude

AÎNÉS. Briser la solitude en marchant avec d’autres personnes âgées, c’est ce que fait une vingtaine d’aînés chaque semaine grâce au -Banc des aînés, une activité organisée par trois organismes : Dira-Estrie, Sercovie et l’AQDR -Sherbrooke.

Chaque semaine, l’activité se déroule dans un parc différent pour permettre la découverte de nouveaux endroits. Au moment de s’entretenir avec le ­Sherbrooke.info, les intervenants tenaient l’activité au ­Marais Réal-D. Carbonneau.

«  ­En plus de briser l’isolement, ça favorise l’activité physique douce. On ne veut pas pousser les aînés ­au-delà de leurs limites, mais plutôt contrer le déconditionnement physique pendant l’été, vu qu’il y a moins d’activités dans les organismes  », explique ­Roxanne ­Pinchaud, travailleuse de rue à l’AQDR ­Sherbrooke.

Les aînés sont divisés en petits groupes selon leur condition physique afin que chacun puisse y trouver son compte. Au fil des semaines, ce sont souvent les mêmes personnes qui participent au ­Banc des aînés et réussissent à tisser des liens d’amitié.

«  ­On veut que ces personnes s’entourent d’un réseau social solide avec des gens vers qui elles peuvent se tourner, et c’est une bonne façon de le développer  », explique ­Mme ­Pinchaud.

Les travailleurs de rue, ­Olivier ­Bertrand et ­Pierre ­Bignonesse, travaillant respectivement chez ­Sercovie et ­Dira-Estrie, estiment que les aînés peuvent également tisser des liens avec eux, ce qui facilite l’approche en cas de besoin particulier.

Rencontrée sur place, ­Francette ­Mathieu participe assidument aux activités du ­Banc des aînés depuis maintenant trois ans.

«  J’aime ça parce que ça me permet de découvrir des parcs et en même temps de marcher accompagnée, car je ne me sens pas totalement en sécurité quand je suis seule. Ça me permet aussi de sortir de chez moi et de socialiser avec d’autres personnes que je ne connais pas  », ­explique-t-elle.

De son côté, ­Bernadette participe à ces activités depuis deux ans. Bien que limitée physiquement, rien ne l’arrête. «  Ça me permet de voir du monde et c’est très agréable. Plutôt que de rester chez moi, il est mieux de venir ici. J’aime vraiment ça, je vais à mon rythme  », raconte ­Bernadette.

Les trois organisateurs s’accordent à dire qu’il n’est jamais facile de socialiser pour la première fois avec une nouvelle personne.

«  À tous les stades de la vie, ça peut être compliqué de sortir de ses repères. On est confrontés au sentiment de risquer le rejet ou la peur de ne pas être aimé. C’est ce que les aînés doivent affronter  », mentionne M. Bertrand.

Pour ­Mme ­Pinchaud, côtoyer les personnes âgées de cette manière permet de «  faire la paix avec le vieillissement  ».

«  ­On voit que les aînés ont encore des rêves et des projets, peu importe leur âge. La plupart ont encore des implications sociales importantes, ce qui est vraiment stimulant. La vie ne s’arrête pas pour autant  », ­déclare-t-elle.

En discutant avec eux, ­Pierre ­Bignonesse remarque que les défis sont nombreux pour les aînés.

«  ­Beaucoup ont des difficultés avec la technologie ou sont inconfortables avec le téléphone et l’ordinateur. Il y a aussi la pauvreté qui les empêche de payer des frais pour des activités. Je constate que les aînés sont confrontés à de grands défis, comme l’isolement, les décès et les deuils, et ça fait du bien de venir ici  », informe M. Bignonesse.

Cette activité gratuite aide également ceux qui ont des moyens plus limités à participer à des activités payantes proposées par certains organismes. M. Bignonesse ajoute qu’il il n’y a pas d’engagement formel ou de réservation requise.