Un semblant de rue partagée se pointe le bout du nez
Le projet pilote Ensemble dans notre rue a reçu un accueil froid de la part de certains conseillers, qui s’attendaient plutôt à la mise en place d’un projet permettant aux citoyens de jouer dans la rue.
Ce projet pilote vise à permettre à un groupe de citoyens d’aménager un espace de rencontre en y installant du mobilier urbain, du marquage au sol et des équipements ludiques pendant la période estivale. L’objectif serait de dévier la circulation pendant quelques mois, puisque le mobilier serait installé en pleine rue.
» Nous souhaitons créer des zones de rencontre aménagées pour favoriser les échanges entre voisins, tout en renforçant le sentiment d’appartenance au voisinage, mais surtout pour améliorer la sécurité « , indique l’agent professionnel en loisir, Frédéric Ross, lors de la séance plénière du 19 novembre dernier. Une décision sera prise par le conseil municipal prochainement.
Pour mettre en place un tel projet, un comité citoyen composé d’au moins cinq citoyens devra être encadré par un organisme reconnu de la division Loisirs et Vie communautaire (DLVC) afin que la demande soit acceptée. Certains conseillers critiquent la longue liste de critères imposée par le projet.
» Je peux comprendre qu’on veuille faire un projet pilote comme celui-ci, mais pourquoi le compliquer quand on peut le faire simplement ? L’un des objectifs est d’encourager la pratique libre, spontanée et sécuritaire, mais dans tout ce processus, je ne vois pas grand-chose de spontané « , mentionne la conseillère du district de Desranleau, Danielle Berthold. Cette dernière fait partie des élus qui auraient souhaité un projet permettant l’implantation du jeu dans la rue.
Parmi les critères énoncés, il est précisé que la rue devra avoir un faible débit de circulation, soit un maximum de 500 véhicules par jour. De plus, la rue ne doit pas se situer sur un trajet du service de transport de la STS.
M. Ross indique qu’il faut que 66 % des ménages du tronçon de rue visé soutiennent le projet.
La conseillère du district du Pin-Solitaire, Hélène Dauphinais, estime que d’autres priorités doivent être prises en compte.
» J’ai souvent des citoyens qui me disent qu’ils voudraient pouvoir marcher dans les rues en toute sécurité. Quand on me parle d’un projet comme celui-ci, il me semble qu’il y a des priorités plus urgentes « , mentionne Mme Dauphinais.
Pour sa part, la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, a exprimé son enthousiasme envers le projet.
» Ce que je trouve intéressant, c’est que cela va amener de l’animation. Ce qui est demandé, c’est qu’une fête de voisinage soit organisée. Je vois cela comme une suite logique du programme des fêtes de voisinage, qui a été très populaire depuis sa mise en place « , a-t-elle déclaré.
Concernant le coût, elle a dévoilé que l’enveloppe réservée pour l’aménagement est de 100 000 $ pour les différentes rues. Par la suite, les organismes dont le projet est accepté disposeront d’un budget de 5 000 $ pour réaliser l’animation.
Pour le conseiller du Lac des Nations, Raïs Kibonge, ce projet répond aux attentes des citoyens de la rue London, qui demandent depuis plusieurs années une rue partagée ou conviviale.
Dans ma rue, on joue
Certains élus ont exprimé leur déception concernant l’absence du projet » Dans ma rue, on joue « , qui permettrait de tolérer les activités des jeunes dans les rues, comme une partie de hockey.
» Ce que demandent les citoyens, c’est que les enfants puissent jouer dans les rues de manière sécuritaire. Une citoyenne s’est présentée lors de la période de questions pour manifester son souhait que les enfants puissent s’amuser dans la rue « , a-t-elle déclaré.
» Je réitère l’importance de ce projet. Il est primordial que les enfants puissent jouer dans la rue en sécurité et de manière spontanée. Nous n’avons pas envie d’organiser des fêtes de quartier, nous voulons simplement pouvoir sortir à l’extérieur et jouer au basket, au hockey ou à la trottinette « , a-t-elle ajouté.
En entrevue avec les médias après le conseil, Mme Beaudin n’a pas fermé la porte à l’introduction du projet » Dans ma rue, on joue » d’ici la période estivale.