Le parc du Mont-Bellevue, bientôt une réserve naturelle

ENVIRONNEMENT. La désignation de la réserve naturelle au parc du Mont-Bellevue approche à grands pas selon le vice-recteur du développement durable de l’Université de Sherbrooke, Patrice Cordeau. Une annonce pourrait survenir à l’automne prochain.

« On arrive aux derniers kilomètres du marathon et à la fin des démarches. Nous sommes dans les derniers détails pour signer l’entente avec le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec », informe M. Cordeau.

Rappelons que cette désignation est souhaitée par l’Université de Sherbrooke, propriétaire de 75% du parc, depuis 2019 afin de le protéger adéquatement.

« Cela a pris un peu plus de temps, mais nous avons bien fait les choses. Nous nous sommes assurés de refaire les infrastructures (sentiers pédestres et de liaison), car une fois que nous avons la réserve, nous ne pouvons plus toucher à rien », indique M. Cordeau.

Le vice-recteur du développement social explique également que l’UdeS a « régularisé le territoire ».

« Il y avait certaines incohérences au fil du temps. Nous avons effectué une modification cadastrale pour nous assurer que le lot de la réserve et du parc soit à la bonne place. Nous voulions nous assurer que les limites soient conformes. Nous souhaitions que le territoire prêté à la Ville soit le même que celui de la réserve naturelle », mentionne-t-il.

Lors du dernier conseil municipal du 18 juin, les élus sherbrookois ont adopté un changement de zonage afin de confirmer ces modifications. Ainsi, une superficie d’environ 100 337 mètres carrés a été ajoutée aux limites du parc près de l’université, tout en retirant une superficie d’environ 204 650 mètres carrés d’une zone boisée près du stade de football. Cette zone servira, entre autres, au corridor de biodiversité dans le cadre du plan directeur d’aménagement, bien que la zone ne soit plus dans le parc.

Il n’est pas question ici d’empêcher les Sherbrookois de profiter de ce « joyau naturel », mais plutôt de rehausser les règles afin de mieux conserver l’espace naturel et protéger les espèces. L’UdeS veut conserver l’usage récréatif, tant pour les marcheurs que pour les cyclistes.

« Nous mettons un statut de protection sur le territoire avec un niveau de protection supérieur pour que ce soit un legs pour les générations futures. La population verra plus de surveillance et de contrôle. Le code de conduite existait déjà, mais quand tu arrives dans une réserve naturelle, c’est un peu comme dans un parc de la Sépaq », dit-il pour illustrer la suite des choses.

M. Cordeau assure que tous les partenaires ont été impliqués dans la démarche grâce à la création, en 2018, d’une alliance regroupant entre autres les associations de vélo de montagne, les défenseurs des espaces verts, les marcheurs, ainsi qu’une institution scolaire adjacente au parc. L’objectif est que la cohabitation soit maintenue dans le respect de la nature. « L’entente avec les différents partenaires est que nous leur avons fourni des infrastructures de qualité, mais en contrepartie, les citoyens doivent rester dans les sentiers. Nous avons un bel appui de tout le monde. »

Selon M. Cordeau, l’une des raisons de la mise en place de la réserve est que l’UdeS commençait à constater une détérioration de la faune. Dans les dernières années, un plan permettant un suivi de « l’intégrité écologique » a été mis en place, et il donne des résultats.

« Parfois, des gens arrivaient avec leurs haches et des scies mécaniques pour couper des arbres, et certaines personnes passaient hors des sentiers. Nous avons déjà vu une amélioration ces dernières années. Il faut s’en préoccuper parce qu’il y a des espèces fragiles. »