Le O’Boyle & Duplessis tire sa révérence
RÉPARATION. Il n’y a aucun petit électroménager qui est venu à bout de Jacques Lebrun pendant 42 ans. Le propriétaire d’O’Boyle & Duplessis depuis 1982 a décidé de passer à une nouvelle étape de sa vie : la retraite.
Un des rêves de M. Lebrun était de posséder son propre commerce, et c’est avec fierté, à quelques jours de la fermeture, qu’il peut dire qu’il l’a réalisé pendant plus de 40 ans.
Des balayeuses, des mixeurs, des cafetières, des grille-pains et des lampes, il savait tout faire.
» Je travaillais pour un magasin de grande surface et je voulais travailler à mon compte, donc quand j’ai eu l’opportunité d’acheter ce magasin, je l’ai fait avec un ancien collègue. J’ai toujours aimé réparer les objets, ça va me manquer « , partage-t-il.
Pour le moment, M. Lebrun n’a pas de projet particulier pour la retraite, mais même à 80 ans, il ne souhaite pas rester inactif. Il compte retourner sur le marché du travail quelques heures par semaine.
M. Lebrun a vu fermer des tonnes de commerces comme le sien au fil des années.
» J’ai toujours aimé servir le client. Il n’y en a plus beaucoup des endroits comme le mien, qui sont en mesure de réparer ces objets, qui sont encore bons bien souvent « , ajoute-t-il, en précisant qu’il avait encore une belle clientèle malgré tout.
» C’est souvent des personnes plus âgées, parce que l’on voit les tendances, les jeunes ont l’habitude de jeter quand quelque chose se brise. Parfois, ce n’est pas grand-chose et ça vaut la peine de réparer, c’est moins cher. «
L’un de ses défis dans les dernières années était également l’approvisionnement des pièces, qui sont devenues rarissimes.
Somme toute, M. Lebrun va s’ennuyer de rentrer dans son commerce, après y avoir travaillé pendant si longtemps.
» Ça va être bizarre de ne pas venir ici chaque matin. Au moins, j’ai quatre enfants, je vais pouvoir continuer à m’occuper en réparant leurs objets « , rigole-t-il en ajoutant que deux d’entre eux ont travaillé avec lui quand ils étaient jeunes.
Ce dernier a tenté de vendre le commerce au cours des deux dernières années, en vain. Il a décidé en décembre de tourner la page de ce magasin, qui a ouvert ses portes en 1930 et qui, selon M. Lebrun, a vendu les premières télévisions à Sherbrooke. Il les fermera définitivement le 30 juin.