La situation au centre-ville au neutre
ÉCONOMIE. La situation économique au centre-ville de Sherbrooke est assez stable, bien que le contexte économique ne soit pas » totalement favorable « , selon le directeur du développement des secteurs économiques et de l’économie responsable chez Entreprendre Sherbrooke, François Desmarais.
» Je ne vais pas me mettre la tête dans le sable. Il y a beaucoup d’opportunités, mais les entreprises sont conscientes que nous traversons une période plus difficile. Des fermetures pourraient survenir, c’est une réalité en période de récession « , indique M. Desmarais.
Une mise à jour plus détaillée de la situation sera effectuée à la fin de l’été 2024, mais Entreprendre Sherbrooke recueille annuellement des statistiques sur la situation à Sherbrooke. Au total, 528 entreprises ont été recensées, soit une baisse de 2 % en un an. En ce qui concerne le taux d’inoccupation, 26 % des bureaux sont vacants, représentant 16 % de la superficie totale. À l’échelle de Sherbrooke, le taux d’inoccupation est de 18 % (12 % de la superficie totale). Certains secteurs comme Jacques-Cartier (21 % d’inoccupation) et Brompton (23 % d’inoccupation) se rapprochent des chiffres du centre-ville.
M. Desmarais tient toutefois à rassurer en soulignant que comparativement à d’autres villes du Québec, Sherbrooke s’en sort très bien, notamment grâce à la présence de nombreux bureaux de la fonction publique, du quartier général de l’entrepreneuriat, et à l’arrivée de nouveaux acteurs comme EXP, Ubisoft et l’Université de Sherbrooke.
» Nous avons fait exceptionnellement bien. Il y a eu moins de fermetures et de réductions de l’espace de bureau. Nous avons connu de nombreuses nouvelles installations, ce qui a stimulé le développement. Donc, bien qu’il y ait eu des fermetures, elles ont été compensées par de nouveaux projets. «
Faut-il s’inquiéter des différentes fermetures au centre-ville ? Pas nécessairement, selon M. Desmarais. » Il est normal qu’il y ait des fermetures, car les entreprises qui s’installent en centre-ville sont souvent des start-ups, donc plus fragiles au début. Il y a un renouvellement. Certaines réussiront bien, d’autres moins « , affirme-t-il, ajoutant que certains départs s’accompagnent également d’expansion.
Quelles sont les solutions ?
Selon M. Desmarais, pendant longtemps, l’objectif au centre-ville était de » rendre la rue Wellington agréable pour attirer les gens « . Avec le temps, il est apparu d’autres enjeux. L’objectif est désormais d’y attirer des travailleurs et des résidents.
» La rue peut être belle, mais si elle n’est pas fréquentée, cela ne sert à rien. Le commerce suivra si la demande est là. Il faut agir en amenant des entreprises à s’installer. Les commerçants ne peuvent pas attendre trois ans que la clientèle arrive. «
Selon lui, il est essentiel de trouver un équilibre pour que » le centre-ville soit animé tant le jour que la nuit « .
» La force de notre centre-ville réside dans le fait qu’il ne s’agit pas uniquement de bureaux. Nous avons des restaurants de qualité et des bars qui attirent du monde en soirée « , estime-t-il. Il ajoute que des initiatives comme la chasse aux lutins ont eu des retombées positives depuis leur mise en place pendant la période des Fêtes.
» Je suis impatient de voir le lien entre le Lac des Nations et le centre-ville s’améliorer, car nous voulons encourager les gens à marcher. La première réaction des touristes est de se rendre au centre-ville dans la ville qu’ils visitent ; il faut donc relier ces deux pôles. «