Des animaux rendent visite à des enfants en pédiatrie

SANTÉ. Qui de mieux que de petits animaux pour arracher un sourire à des enfants et à leurs parents qui traversent une période difficile à l’hôpital ? Depuis plus de deux mois, l’entreprise de zooanimation Toutou Poilus effectue des visites auprès des patients en pédiatrie au CHUS de Fleurimont.

Un mardi matin de juillet, la propriétaire, ­Annie-Caroline ­Coutu, visitait une dizaine d’enfants, dont ­Liam, 4 ans, qui a reçu un diagnostic de cancer de stade 4 en mai dernier. Il a eu la chance de rencontrer une dizaine d’animaux, dont un lapin, un chat et trois chiens.

Liam, amoureux des animaux, était tout sourire lorsqu’il a pu faire monter les trois chiens dans son lit.

De son côté, son père, ­Danny ­Deschamps, était très heureux que son fils puisse bénéficier de cette visite.

«  Ça met un baume sur le cœur pendant un instant. Ce n’est pas toujours facile à l’hôpital et les derniers mois n’ont pas été simples. Avoir de nombreux ­rendez-vous à l’hôpital, ce n’est pas facile pour un enfant de 4 ans. Voir son enfant sourire, c’est difficile à battre comme émotion  », ­indique-t-il.

Les employés, dont ­Sandra ­Saint-Pierre, infirmière auxiliaire qui travaille au quotidien auprès de ces enfants, se réjouissaient de cette visite.

«  ­Juste de voir les visages s’émerveiller, c’est incroyable, c’est en quelque sorte notre récompense. Les voir bien et profiter de ce moment, c’est génial. C’est indescriptible ce que la présence des animaux peut faire  », mentionne ­Mme ­Saint-Pierre.

Un peu plus loin sur l’étage, les animaux ont rencontré ­Méliane ­Rouleau, 13 ans, qui a été victime d’un accident de véhicule ­tout-terrain le mois dernier. Clouée au lit depuis plusieurs semaines après plusieurs chirurgies, elle était ravie de pouvoir flatter et être en contact avec ses «  boules de poils  », prêtes à lui offrir tout l’amour dont elle a besoin.

«  Ça me fait du bien de pouvoir les voir parce que je m’ennuie de mon cheval, ­Suzie-Q. Je l’aime beaucoup, ça fait longtemps que je ne l’ai pas vue. C’est une petite dose de bonheur  », ­dit-elle.

De son côté, sa mère, ­Sandra ­Péloquin, était également ravie de cette initiative.

«  Ça fait du bien. Ça fait 35 jours qu’elle est ici, donc c’est certain que c’est long. Je suis fatiguée, mais je ne fais rien. En plus, ­Méliane a toujours été très active et ­hyper-sportive, donc ce n’est pas facile de ne rien faire. On fait des tours de l’hôpital, mais cette visite tombe à pic.  »

­Annie-Caroline ­Coutu n’a pas manqué de remercier la cheffe de service de l’unité de pédiatrie, ­Jessica ­Fortier, qui a travaillé dur pour instaurer ces visites auprès des enfants.

Une passion indescriptible

La propriétaire, ­Annie-Caroline ­Coutu, a commencé son entreprise pour aider ses parents, qui ont été diagnostiqués avec ­Alzheimer.

«  J’ai fait des choix de carrière pour aider mes parents. J’ai arrêté de travailler pour m’occuper d’eux. À ce moment, il y avait déjà des personnes qui m’appelaient pour ­Toutou ­Poilus. C’est vraiment à ce moment que j’ai découvert ma passion pour prendre soin des aînés  », ­explique-t-elle.

Depuis, son entreprise s’est diversifiée, allant des visites dans des ­CHSLD, des milieux scolaires, des garderies au milieu carcéral. Bien qu’elle ait longtemps souffert du syndrome de l’imposteur, elle a réalisé avec ­Julie ­Snyder, lors de sa participation au ­Banquier en 2016, qu’elle faisait de la zooanimation.

«  ­Je ne suis pas thérapeute, ni intervenante en santé, mais je fais des interventions de bonheur avec les animaux. Je n’ai jamais suivi de formation  », ­dit-elle, tout en ayant maintenant une vingtaine de bénévoles pour l’aider.

Après sa participation au ­Banquier, le téléphone a commencé à sonner et n’a jamais cessé. Elle est également repartie avec un cheval, ­Pascal, qui rend de fiers services à ­Toutou ­Poilus.

L’un de ses rêves était de pouvoir rendre visite à des enfants et de leur donner le sourire, et c’est désormais chose faite.

«  ­Je voulais offrir ce moment de bonheur à des enfants qui traversent des épreuves difficiles et qui se retrouvent devant des moments parfois effrayants.  »

C’est donc avec plus d’une cinquantaine d’animaux, qui se succèdent selon l’activité et la clientèle, qu’elle offre ces moments spéciaux.