Démystifier l’autisme, la mission de Mathieu Caron 

DÉTERMINATION. Démocratiser l’autisme est la mission de -Mathieu -Caron à travers plusieurs entrevues avec des personnalités publiques et des entrepreneurs locaux au fil des années, mais aussi des conférences misant sur la promotion de la différence.

Selon le jeune ­Sherbrookois, il est important de valoriser l’autisme et l’inclusion des personnes autistes dans la société et sur le marché du travail.

Son projet a débuté durant la pandémie lorsqu’il a lancé une page «  ­Spotted ­Estrie  ». L’objectif était de mettre en lumière des entreprises estriennes pendant «  une période difficile  ». L’initiative a pris par la suite une tournure inattendue, lorsqu’il s’est mis à faire le tour du ­Québec pour interviewer différentes personnalités sous le thème des «  entrevues atypiques  », passant de ­Philippe ­Laprise, à ­Geneviève ­Hébert, ­Véronique ­Dicaire, ­Guy ­Jodoin et ­Guylaine ­Tremblay, ainsi que plusieurs entrepreneurs locaux (Estrie et ­Sherbrooke).

Malgré sa différence, rien ne l’arrête. Il persévère et travaille d’­arrache-pied pour montrer que malgré son diagnostic, il est possible de réaliser ses rêves et ses projets. «  ­On est tous des êtres humains avec un potentiel et tout le monde peut l’atteindre. Il faut simplement croire en nous  », mentionne le jeune homme de 25 ans.

Depuis quelques temps, ­Mathieu a crée «  ­Autisme en mouvement  », un nouveau projet de conférence pour poursuivre cette mission afin de contrer les mythes sur l’autisme, le tout avec son amie ­Alison ­Jolly, elle aussi diagnostiquée sur le spectre de l’autisme. Cette dernière admire d’ailleurs ses efforts.

«  ­Il est vraiment persévérant par rapport à la sensibilisation qu’il fait au quotidien avec ses entrevues et ses multiples projets. On veut tous les deux sensibiliser les gens en mettant de l’avant que ce n’est pas parce que l’on a un diagnostic qu’on ne peut pas réussir dans la vie  », ­indique-t-elle.

Bien que des progrès ont été faits, selon ­Mathieu et ­Alison, il reste encore beaucoup de travail à réaliser dans l’acceptation des personnes autismes, surtout sur le marché du travail. Travaillant au ­Café ­Géogène à ­Sherbrooke et au ­Centre ­Culturel de l’Université de ­Sherbrooke. Mathieu se sent bien dans son environnement.

«  ­Je suis très bien perçu, j’ai très bien accueilli. C’est très valorisant de travailler comme ça. Je suis la première personne autiste à travailler au ­Centre ­Culturel et pour moi, c’est tout à fait normal. Je ne vois plus ça comme si c’était hors du commun. Je mets à terme des projets et je suis content de le faire.  »

Selon ­Alison, ­Mathieu a de quoi être fier du chemin qu’il a parcouru, même s’il ne le réalise ­peut-être pas encore aujourd’hui.

«Il serait content de voir les habiletés qu’il a développées, en plus des apprentissages qu’il fait au quotidien. Il a appris à communiquer et à s’améliorer. Il surmonte bien les défis sociaux que peut comporter l’autisme. C’est inspirant, je connais beaucoup de personnes autistes qui seraient fiers d’avoir ­Mathieu comme représentant  », ­indique-t-elle en ajoutant qu’il arrive que certaines personnes hésitent à mentionner leurs diagnostics par peur d’être regardés différemment.

Mathieu considère qu’il en doit beaucoup à deux entrepreneurs en particulier, Luc Poirier et Christiane Germain, qui ont cru en lui et l’ont aidé en le soutenant de différentes façons. D’ailleurs, Luc Poirier, qui lui a prêté son garage pour certains  tournages, aime la combativité de Mathieu et ses initiatives. 

«Mathieu, c’est un fonceur, il n’a pas peur de rien malgré sa différence. J’admire qu’il n’a pas froid aux yeux et qu’il va au bout de ses rêves. Il est vraiment passionné et c’est beau à voir, on se rejoint sur cet aspect», exprime M. Poirier.