Combattre l’ennui de la retraite 

SCOLAIRE. Beau temps, mauvais temps, Gilles Dubois assure la sécurité des enfants en les faisant traverser à l’intersection du boulevard Portland et de la rue Ontario, depuis 13 ans. Sa carrière de brigadier est un projet de retraite qui lui permet de garder son cœur d’enfant.

Pour M. Dubois, être positionné sur l’une des plus grosse artère de Sherbrooke est un défi amusant.

« Je me suis promené beaucoup pendant les trois premières années et ce coin est mon meilleur. Ici, il faut avoir les yeux tout le tour de la tête, il faut avoir des bons yeux. Il y a beaucoup de trafic sur Portland, mais les gens sont généralement très disciplinés », mentionne celui qui a été contre-maître et propriétaire d’un commerce pendant quelques années à Magog.

L’emploi de brigadier est « parfait » pour la retraite pour M. Dubois, car celui-ci lui permet de conserver un contact humain, un élément important pour lui.

« Je trouvais que la retraite était un peu plate, c’est bien beau de regarder la télévision, mais ma vie manquait un peu d’action, donc je me suis lancé. C’est le fun de sentir que l’on a un impact sur la sécurité des enfants », exprime-t-il en ajoutant qu’il les voit évoluer au fil du temps.

Devenir un bon brigadier ne s’apprend pas en quelques jours, M. Dubois a partagé qu’il faut gagner la confiance des enfants pour être mieux écouté. « Il faut être capable de discipliner les enfants. Également, parfois, les automobilistes sont pas toujours évidents. Il faut se protéger nous aussi. Ce n’est pas bien compliqué, mais il faut que les parents donnent l’exemple et éduque les enfants sur les façons de traverser une rue en toute sécurité », explique le brigadier.

Bien que les intempéries puissent parfois être intenses, ce n’est pas ce qui arrête « Monsieur Gilles » comme l’appelle les enfants. « Qu’il fasse froid, qu’il grêle, qu’il pleuve ou qu’il neige, je suis à mon poste, il y a juste l’habit qui change », rigole-t-il.

Une personne ressource

Le brigadier se souvient d’une expérience en particulier qui l’a marquée, où un jeune est arrivé chez lui un peu en panique alors que ces parents n’étaient pas à la maison. C’est vers M. Dubois que l’enfant s’est tourné.

« Je l’ai amené à l’école. Ça m’a rappelé l’importance du lien de confiance entre les enfants et moi. Un brigadier peut être une personne ressource pour ceux qui sont en détresse », partage-t-il.

Le brigadier admet qu’arrivé à un certain âge, les jeunes sont plus indépendants et ça parait également au moment de traverser la rue.

« Les plus indisciplinés sont souvent les plus vieux. Lorsqu’ils sont en sixième année, ils sont confiants de pouvoir traverser seul », déclare celui qui compte faire ce travail aussi longtemps qu’il le pourra.