La généalogie pour reconstituer son histoire familiale
GÉNÉALOGIE. La transmission de l’histoire familiale se fait souvent d’une génération à l’autre par l’entremise de vieilles photos, d’objets d’archives ou par les souvenirs d’un aîné. Mais il ne s’agit que d’une infime partie du portrait. La Société de généalogie de Sherbrooke (SGCE) permet à ceux qui sont curieux d’en apprendre plus, d’accéder à une mine d’or d’informations.
Avec l’arrivée des colons et du clergé partout au Québec, la vaste majorité des naissances, mariages et actes notariés de nos ancêtres ont été consignés de façon méthodique et détaillée partout dans les paroisses.
Fondée en 1968 par cinq érudits d’histoire, la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est (SGCE) dispose de nombreux documents tels des livres, biographies, ou répertoires pour consultation. Même si des lois ont été mises en place dans les dernières décennies pour que ces informations ne soient plus du domaine public et ainsi protéger la vie privée, une quantité appréciable de document peuvent toujours être consultés.
En plus des précieux conseils offerts sur place, ceux et celles qui le désirent ont la possibilité de reconstituer, à tout le moins en partie, leur arbre généalogique. Tous les services de la SGCE sont réunis dans les locaux de qui se trouvent au deuxième étage du Musée d’histoire de Sherbrooke (MHIST).
LA PASSION DE L’HISTOIRE DE NOS ANCÊTRES
Michel Béliveau est le vice-président et formateur de l’institution, sa passion pour la généalogie est venue de recherches qu’il effectuait sur sa propre famille. » On découvre tellement de trucs. Par exemple, j’ai trouvé une photo de finissante d’une de mes tantes, alors qu’aujourd’hui, l’école qu’elle fréquentait n’existe plus. Ces archives gardent la trace du passage de nos familles et de nos ancêtres dans la région. J’en découvre de nouveaux à chaque semaine « , fait-il remarquer.
Une bibliothèque contenant des milliers de documents tels des répertoires, monographies paroissiales et des histoires de famille peuvent être consultés en personne ou en ligne. Pour aussi peu que 50$ par an, ceux qui choisissent de devenir membres de la SGCE obtiennent un accès gratuit sur le site Web de la société, où se retrouvent des conférences, formations et tutoriels. L’endroit fait aussi office de centre de recherche mettant à disposition les principales bases de données assemblées au pays et à l’échelle mondiale.
» On cherche à connaître nos ancêtres, d’où l’on vient et pourquoi ils se sont installés ici. Tous ces documents racontent une histoire. Pour ma part je veux savoir pourquoi mon grand-père est venu à Sherbrooke. C’est vraiment passionnant « , raconte Rachel Lacombe, secrétaire du conseil d’administration et chargée des communication de l’organisme.
L’ADN: UN OUTIL AUX GRAND POTENTIEL
Jean Beaudin bénévole-formateur et membre du C.A., s’intéressant de près à l’histoire de ses aïeuls et a entrepris de transmettre son savoir sur la question.
C’est la Grande saignée, cet exode massif de francophones du Québec vers la Nouvelle-Angleterre à la fin du 19e siècle, qui l’on mené à faire des démarches pour retracer la famille Beaudin. Celle-ci faisait partie des presque 900 000 personnes qui ont fait le parcours migratoire pour trouver du travail au sud de la frontière.
Comme il n’a pu trouver de registres, il a fait des recherches dans des bases de données ADN et a réussi à trouver de nombreux descendants issus de cette migration, installés aux États-Unis.
» Ce qui m’a attiré dans ce domaine c’est plus l’histoire que la généalogie comme telle. Quand je regarde une personne, je vais toujours voir le contexte de l’époque. Par exemple pour Sherbrooke, avant 1850, c’était soit des Anglais, soit des Irlandais. Les francophones sont arrivés ici avec le train », explique M. Beaudin.
Aujourd’hui, celui-ci partage ces connaissance acquises avec l’avancée impressionnante des technologies d’analyse ADN des dernières années. Cela ajoute des données précises pouvant permettre de retracer des parents lointains partout sur la planète. La province est d’ailleurs l’objet d’un très grand nombre de recherches sur les maladies héréditaires par des procédés d’analyse ADN.
» Le Québec est considéré comme le meilleur endroit au monde pour faire la généalogie, à cause des archives de l’église et par le fait qu’il n’y a pas eu de guerre, qui ont menées à la destruction d’une partie importante de documents. Aussi, les Université de Montréal et du réseau de l’Université du Québec, qui ont monté des dossiers solides sur l’ADN « , ajoute Jean Beaudin.
Les dernières années ont été plus difficiles pour le recrutement de bénévoles et de relève. On espère renouveler cet intérêt grâce à des partenariats avec des départements d’histoire et des publications spéciales.
L’invitation est donc lancée à ceux qui ont soif de connaître le parcours des générations qui les ont précédées, puisque la Semaine nationale de la généalogie qui se poursuit jusqu’au 30 novembre. Plusieurs activité d’initiation et de découvertes sont offertes au public sous le thème « Incursion dans l’univers des métiers et professions de nos ancêtres ».
Les informations sont disponibles au sgce.qc.ca