Des enseignants manifestent devant le bureau de Geneviève Hébert
FRANCISATION. Une cinquantaine de professeurs en francisation du Centre de formation Saint-Michel ont lancé un message clair à la députée de Saint-François: son gouvernement fait fausse route.
À l’image de de ce mercredi (30 octobre) gris, l’ambiance était plutôt maussade devant le bureau de circonscription de Mme Hébert. Armés de leurs pancartes et de leur solidarité, les manifestants en avaient gros sur le cœur, alors que plusieurs d’entre eux ont appris qu’ils allaient perdre leur emploi dans les prochaines semaines.
Ils déplorent le manque de consultation et la précipitation avec laquelle il a été décidé que les cours actuellement offerts par le ministère de l’Éducation, seraient transférés vers celui de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration. La Centrale Syndicale du Québec estime qu’environs 70 enseignants de la région vont devoir se trouver un autre emploi.
Sarah Roy, présentement en congé de maternité est toujours sous le choc. Elle s’explique mal le discours contradictoire que tiennent les ministres de la CAQ. » C’est vraiment une surprise puisque le gouvernement prône l’importance du français et celle de l’éducation. Et les premiers mis de côté sont les experts. Ça fait 35 ans qu’on offre des cours de francisation au Centre Saint-Michel; on a une expertise importante. On se demande si en septembre, il va encore y avoir du monde pour donner des cours à Sherbrooke « .
Les participants ont profité de l’occasion pour remettre une lettre à la députée de Saint-François dans laquelle on souligne » la décision est irresponsable et incohérente, surtout de la part d’un gouvernement qui prétend valoriser la profession enseignante et placer en priorité l’apprentissage du français « .
Vicky Paré, enseignante également, a dû expliquer la situation à des étudiants désemparés. » Ç’a été très difficile puisqu’il y avait beaucoup de questions auxquelles on ne pouvait pas répondre. C’était très émotif et tout le monde était dans l’incompréhension « .
Ce sont près de 600 personnes immigrantes qui se verront privées de ce service et qui devront faire une demande auprès de Francisation Québec, organisme qui cumule les retards depuis sa mise en place.
Une autre manifestation est organisée par des élèves cette fois. Elle est prévue pour samedi le 2 novembre au Marché de la gare.