La Société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke vouée à disparaître?
COMMUNAUTÉ. La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB), présente à Sherbrooke depuis les années 1940, vit peut-être ses derniers jours. Après des mois à ne donner aucun signe de vie, ses administrateurs et administratrices ont convoqué l’ensemble des membres de l’organisme à une assemblée générale extraordinaire. Plusieurs points seront à l’ordre du jour dont la dissolution pure et simple de l’organisme.
Rappelons que la Société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke avait initialement pour mission de préserver le patrimoine institutionnel et communautaire du paysage local. En plus d’agir à la promotion et la préservation de la langue française et de l’histoire régionale, la SSJB offrait des prix en reconnaissance de talents d’ici dans divers domaines.
Malgré une proposition de fusion entre avec la Société nationale de l’Estrie (SNE), une organisation dite siamoise de la SSJB, l’offre a été catégoriquement rejetée, sans explication ou justification. Chose que s’explique mal son directeur, Étienne-Alexis Boucher.
« On devine qu’ils vont nous expliquer quel est le raisonnement qui les a mené à prendre cette décision. Notre organisme n’existerait pas si la SSJB n’avait pas quitté la fédération des Sociétés Saint-Jean-Batiste dans les années ’70. Nous avons repris certains des dossiers qu’elle assumait en tant qu’antenne régionale », explique-t-il.
Lors de l’assemblée, il sera question de la liquidation des actifs de l’organisme. Plusieurs idées ont pourtant été avancées afin de donner un nouveau souffle l’organisation. M. Boucher fait remarquer que les administrateurs semblaient plutôt absents et inactifs, n’ayant tenu aucune assemblée générale ou activités depuis 5 ans.
« Il semble même qu’ils aient déjà arrêté leur choix quant aux organismes qui bénéficieront de la liquidation des actifs. Alors que moi, ma position, ce n’est pas de négocier cette liquidation, mais bien de sauvegarder l’organisme. Je ne peux pas croire qu’il n’y a pas d’autres solutions », s’indigne celui-ci.
L’un des service offert par la SSJB est une couverture d’assurances à ses membres. Malgré s’être fait proposer de préserver les droits des membres assurés par la Société nationale de l’Estrie (SNE), l’offre n’a pas été considérée comme assez valable pour être retenue. Il est donc qu’une ratification du transfert complet du fonds d’assurances sera fait à la compagnie Humania.
M. Boucher va même jusqu’à remettre en question la légitimité et les intentions des administratrices et administrateurs dans cette affaire.
« C’est une organisation dont la gouvernance est dysfonctionnelle depuis de très nombreuses années, même jusqu’en 2019. Il faut savoir que le corps électoral de l’assemblée générale annuelle n’est pas formé des membres, mais de délégués élus lors des assemblées locales. Et comme ça fait vraiment longtemps que les membres n’ont pas été convoqués, ce sont les mêmes personnes qui sont là depuis tout ce temps », explique le directeur général de la SNE.
« À l’heure actuelle, nous étudions les recours possibles permettant d’empêcher ce triste dénouement », de conclure Etienne-Alexis Boucher.
Un appel a donc été lancé à la mobilisation de tous les membres pour exercer des pressions pour peut-être avoir l’opportunité de sauver la Société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke dans les prochaines semaines.