Les propriétaires de maisons unifamiliales et de multilogements seront épargnés 

LOGEMENT. L’impact fiscal de la hausse fulgurante de la valeur des maisons unifamiliales lors du dernier rôle d’évaluation sera tempéré, puisque les élus ont choisi l’option de répartir les conséquences à travers toutes les autres catégories, lors de la séance extraordinaire du conseil, vendredi (25 octobre).

Rappelons que lors du dépôt du rôle d’évaluation, la valeur des maisons unifamiliales a explosé en moyenne de 57,9 %, passant de 263 000 $ à 415 000 $, alors que les autres secteurs n’ont pas connu une aussi grande hausse. Cela signifie que, pour boucler le budget 2025, si la Ville décidait de ne pas séparer la facture, l’augmentation du compte de taxe moyen avant même celle « annuelle » serait de 9,27 %, soit plus de 250 $.

La décision a été de choisir l’option  » D « , qui effectuera le transfert du montant qui aurait potentiellement été refilé aux multilocatifs vers toutes les autres catégories : industriel (54 000 $), résidentiel de cinq logements et moins (407 000 $), commercial (215 000 $) et terrains vagues desservis (16 000 $). L’augmentation pour les maisons unifamiliales dans ce scénario était de 0,96%.

« On peut dire qu’avec le scénario, qui n’incluait pas de redistribution, on s’éloignait du contrat social actuel. Présentement, la richesse foncière associée au résidentiel représente environ 63 %, mais génère environ 50 % des revenus. Le scénario D vient donc reproduire le contrat social et atténue l’impact sur le locatif à hauteur de plus de 600 000 $ que nous redistribuons à l’ensemble des autres immeubles », a commenté la directrice du Service des Finances, Nathalie Lapierre.

L’une des préoccupations des élus était, notamment, de tenter de limiter la hausse fiscale pour les propriétaires de multilocatifs.

« Cela nous semblait être le scénario le plus équilibré. Nous avions convenu que ça protégerait mieux le multilocatif dans le contexte de la crise du logement « , affirme la conseillère du district du Carrefour et présidente du comité exécutif, Fernanda Luz.

De son côté, la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, préférait cette option car selon elle, les locataires étaient mieux protégés.

« En quelque sorte, dans le scénario B, on faisait payer les locataires pour alléger un fardeau aux propriétaires de maisons unifamiliales, alors qu’ils connaissent une augmentation de leur richesse foncière avec le nouveau rôle « , mentionne-t-elle, en ajoutant que les locataires ne « s’enrichissent pas » malgré la hausse.

À quoi ressemblera le compte de taxe ? 

Mme Beaudin n’a pas pu se prononcer puisque les étapes du budget de fonctionnement ne sont pas entamées, encore plus, vu qu’il s’agit d’un nouveau rôle d’évaluation.

« Les années que l’on révise le rôle d’évaluation, ce sont des années très différentes des deux autres. Ça veut dire que peu importe le chiffre que les gens peuvent lire, les chances que ça représente leur situation est extrêmement faible parce que c’est un chiffre moyen, il y en aura en haut, il y en aura en bas », explique Mme Beaudin.

Sans trop s’avancer, la mairesse a mentionné que pour le moment, le comité exécutif respecte l’orientation du 3%, promis par Sherbrooke Citoyen.

« Dans le passé, certains élus se sont prononcés pour abolir certains tarifs. Je m’attends à ce que certains penchent pour une augmentation du taux », mentionne Mme Beaudin, faisant référence à la taxe piscine et la vignette de stationnement pour les résidents.