Peut-on épargner les propriétaires des maisons unifamiliales ?

MUNICIPAL. La Ville de Sherbrooke cherche actuellement une manière de baisser l’impact fiscal sur les propriétaires de maisons unifamiliales, après la hausse fulgurante du rôle d’évaluation. Ce sont donc quatre scénarios qui ont été présentés aux élus, mardi -après-midi (22 octobre).

Rappelons que lors du dépôt du rôle d’évaluation, la valeur des maisons unifamiliales a explosé en moyenne de 57.9 %, augmentant ­celle-ci en moyenne de 263 000 à 415 000 $, alors que les autres secteurs n’ont pas connu une aussi grande hausse. Ceci signifie que pour boucler le budget 2025, si la ­Ville décidait de ne pas séparer la facture, l’augmentation du compte de taxe moyenne avant même celle «  annuelle  » serait de 9,27 %, soit plus de 250 $. Cette option a été rapidement écartée du revers de la main par tous les conseillers.

Ainsi, le conseil cherche a constituer « la base » des trois prochaines années du budget. La question à répondre vendredi, le 25 octobre, lors d’un conseil municipal extraordinaire est la suivante : qui payera ? ­Les immeubles à logements ? les commerçants et industries ou tout le monde ? À ce sujet, la directrice des finances de la ­Ville de ­Sherbrooke, ­Nathalie ­Lapierre, a été claire : la ville n’a pas plus d’argent dans ses coffres en raison de l’augmentation du rôle d’évaluation.

« Avec l’augmentation du rôle d’évaluation, la ­Ville n’est pas plus riche, mais elle n’est pas plus pauvre. Ce qui change, c’est qui paye ! », explique ­Mme ­Lapierre.

Parmi les autres scénarios, certains ont été plus populaire que d’autres, dont le « C » et le « D ».

Concernant le « C », il s’agit d’un scénario qui permet d’épargner à la fois le multi locatif et les maisons unifamiliales en faisant payer une partie aux commerces (540 000 $) et industries (152 000 $). ­Celui-ci fait en sorte que l’augmentation des maisons unifamiliales serait établi à 0.64 %, soit 17,30 $, alors que celui des multi logements serait de 0,01, soit 0,36 $.

Cette avenue a été nommée à quelques reprises lors des prises de position, mais certains conseillers s’inquiètent que ce soit encore les commerces et industries qui se retrouvent avec la facture « la plus salée », dont celle de ­Rock ­Forest, ­Annie ­Godbout.

« J’ai des craintes et un inconfort que l’ont taxe davantage les commerces et les industries, compte tenu des hausses plus importantes que nous avons fait au cours des trois dernières années. C’est un secteur qui a eu sa hausse suffisante. »

Pour l’option «  D  », il s’agit d’un moyen de le répartir en effectuant le transfert du montant qui aurait potentiellement été refilé au multi locatif, à toutes les autres catégories, soit industriel (54 000 $), résidentiel de cinq logements et moins (407 000 $), commercial (215 000 $) et terrains vagues desservis (16 000 $).

Ce que retient le conseiller du district du ­Golf, ­Marc ­Denault, est que peu importe la décision que prendront les élus, quelqu’un devra payer et un secteur sera  «désavantagé ».

« C’est difficile d’être équitable, en fait, on pourra jamais être équitable, il y aura toujours des gens qui seront défavorisés, mais on peut signer en quelque sorte un contrat social, comme on le faisait dans le passé pour épargner les gens les plus vulnérables », ­mentionne-t-il.