La défense des Alouettes a retrouvé ses repères face au Rouge et Noir
MONTRÉAL — Après avoir alloué 517 verges nettes et 38 points aux Argonauts de Toronto il y a deux semaines, la défense des Alouettes de Montréal s’est ressaisie face au Rouge et Noir d’Ottawa, qu’elle a limité à 293 verges et 12 points seulement.
Plus encourageant encore, des quatre placements réussis par le botteur ottavien Lewis Ward, trois ont été frappés de la zone rouge des Alouettes (12-3-1), sur des distances de 17, 14 et 20 verges, signe que la défense montréalaise a su stopper l’attaque des visiteurs alors qu’elle frappait à la porte des buts.
«Nous avons gardé les choses simples et sommes retournés à nos standards en défense. Particulièrement à l’intérieur de notre ligne de 20», a déclaré le joueur de ligne défensive Isaac Adeyemi-Berglund, auteur de deux sacs importants sur la dernière poussée offensive du Rouge et Noir.
«Je suis si fier. Nous avons travaillé tellement fort après la pause», a-t-il ajouté.
«Nous n’avons qu’accompli notre boulot, a pour sa part argué Wesley Sutton, élu joueur du match après une interception et une importante passe rabattue dans la zone des buts. À l’intérieur de notre ligne de 20, nous avons appliqué de la pression. Nous savons que lorsque le ballon s’en vient dans notre direction, il faut accomplir le jeu. (…) Nous devions rebondir après notre dernière sortie à Toronto.»
C’est mission accomplie aux yeux de l’entraîneur-chef Jason Maas, qui a d’autant plus apprécié la complémentarité exprimée des deux côtés du ballon.
«Notre attaque et notre défense ont joué de façon complémentaire. L’attaque est restée sur le terrain plus longtemps et la défense a pu y passer moins de temps. Elle n’a pas donné beaucoup, Ottawa a dû se battre pour tout ce que l’équipe a obtenu. Nos gars ont su relever le défi [lundi].»
C’est davantage du côté de l’attaque que les Alouettes en ont peut-être «laissé sur le terrain».
Le quart Davis Alexander, à son premier départ en deux mois, et le receveur Austin Mack, de retour au jeu après avoir raté six semaines, avaient quelques bémols à apporter à la performance des Alouettes.
«Je pense qu’il y a quelques séquences au cours desquelles nous avons atteint leur ligne de 40 et que nous n’avons pas profité de nos chances, a estimé Alexander. On doit s’assurer de protéger le ballon et de marquer des points dans ce genre de conditions (météo). Mais j’ai aussi manqué quelques lancers. Si je les réussis, on marque des touchés.»
«Je pense qu’on doit ne pas lever le pied, a pour sa part analysé Mack. On doit continuer d’y aller à fond et de ne rien retenir. On ne doit pas laisser rien nous empêcher d’être nous-mêmes. Il faut viser dans le mille dans nos assignations, notre positionnement et notre technique.»
«On a réussi de bons et moins bons jeux, il faut encore corriger quelques trucs. Mais je trouve qu’on a de bonnes bases sur lesquelles on peut bâtir, a renchéri le joueur de ligne offensive Philippe Gagnon. Ce n’était pas la meilleure partie de l’attaque, mais ce n’était pas tout mauvais non plus.»
Météo «éliminatoire»
Maas était aussi bien heureux que sa troupe ait eu à jouer la rencontre dans des conditions météo exécrables. Le temps froid et la forte pluie sont souvent au rendez-vous pendant les éliminatoires de la LCF et Maas a trouvé que sur certains aspects, ses protégés n’étaient peut-être pas prêts.
«Je pense que chaque fois que vous êtes confrontés aux éléments, ça vous prépare pour les éliminatoires, a-t-il dit d’entrée de jeu. Il y a eu ces jeux sur courte distance dans la pluie contre Toronto; nous n’avons pas été très bons. Nous en avons parlé toute la semaine, nous avons apporté les ajustements et nous sommes même entraînés avec des ballons trempés. Nous avons fait plein de choses pour nous préparer à la prochaine fois. Cette prochaine fois était cette semaine et ça a bien été.
«Se préparer est une chose, le vivre en est une autre, a ajouté l’entraîneur. Le ballon n’offre pas les mêmes sensations dans ces conditions. Chaque fois que vous jouez dans ces conditions, vous en apprenez un peu plus.»
Si les conditions devraient être parfaites samedi, au B.C. Place, le 26 octobre et le 9 novembre, pour la finale de l’Est, les conditions pourraient bien ressembler à celles de lundi au stade Percival-Molson. En ce sens, il s’agissait d’une répétition réussie pour les Montréalais.