Vers un retour de la convergence souverainiste?

QUÉBEC — Alors que le Parti québécois (PQ) trône en première place des intentions de vote, son chef Paul St-Pierre Plamondon, martèle qu’il tiendra un référendum dans un premier mandat même si les appuis à la souveraineté stagnent. Dans ce contexte, serait-il temps de rouvrir les négociations pour une convergence indépendantiste entre le PQ et Québec solidaire (QS)? Marc Desnoyers, un ancien vice-président péquiste, affirme que oui. Et il publie ces jours-ci le livre «PQ et QS : des frères ennemis ?» pour faire prévaloir son point de vue.

Bien des choses éloignent le PQ et QS à l’heure actuelle. Lors de son Conseil national à Jonquière en mai dernier, le chef parlementaire solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a dit qu’il ne fallait pas «laisser Paul St-Pierre Plamondon transformer ce beau et grand projet qui est l’indépendance du Québec en un référendum contre l’immigration».

Marc Desnoyers l’admet: ce genre de déclaration ne fait rien pour rapprocher les deux formations souverainistes. Malgré tout, l’auteur pense que la convergence entre les deux «frères ennemis» est essentielle pour accéder à l’indépendance. Il est toutefois bien conscient des défis. «Je n’ai jamais prétendu que ce serait un chemin de roses», lance-t-il en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Si QS et le PQ étaient d’accord sur tout, ils seraient dans le même parti et on ne parlerait pas de convergence. Dans le mouvement souverainiste, il y a des tendances sur le nationalisme qui sont différentes et qui s’expriment de manière opposée et virulente», poursuit le militant péquiste de longue date.

Il rappelle que l’Action démocratique du Québec de Mario Dumont a rejoint le camp du Ou/p>

«Nous regrettons la blessure des soldats de la FINUL et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter cette blessure. Mais le moyen le plus simple et le plus évident de s’en assurer est simplement de les faire sortir de la zone dangereuse», a-t-il déclaré dans une vidéo adressée au secrétaire général de l’ONU, qui s’est vu interdire l’entrée en Israël.

Israël accuse depuis longtemps les Nations unies d’être partiales à son égard, et les relations avec l’ONU se sont encore dégradées depuis le début de la guerre à Gaza. Israël a accusé l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens d’être infiltrée par le Hamas, allégations que l’agence nie.

Une frappe israélienne détruit un marché de l’époque ottomane

Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes sur Israël un jour après l’attaque-surprise du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, provoquant des frappes aériennes en représailles. Le conflit s’est intensifié en septembre avec des frappes israéliennes qui ont tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et la plupart de ses commandants supérieurs.

Israël a lancé une opération terrestre au début du mois. Plus de 1400 personnes ont été tuées au Liban depuis septembre, selon le ministère libanais de la Santé, qui ne précise pas combien étaient des combattants du Hezbollah. Au moins 58 personnes ont été tuées dans des attaques de roquettes contre Israël, près de la moitié d’entre elles étant des soldats.

Les frappes aériennes israéliennes ont détruit pendant la nuit un marché de l’époque ottomane dans la ville de Nabatieh, dans le sud du Liban, tuant au moins une personne et en blessant quatre.

L’armée israélienne a déclaré avoir frappé des cibles du Hezbollah, sans plus de précisions, et a déclaré qu’elle continuait de cibler les militants dimanche.

Par ailleurs, la Croix-Rouge libanaise a déclaré que des ambulanciers recherchaient des victimes dans une maison détruite par une frappe aérienne israélienne dans le sud du Liban lorsqu’une deuxième frappe a laissé quatre ambulanciers avec des commotions cérébrales et endommagé deux ambulances.

La Croix-Rouge a déclaré que l’opération avait été coordonnée avec les forces de maintien de la paix de l’ONU, qui ont informé la partie israélienne.

Des corps pourrissent dans les rues du nord de Gaza

Dans le nord de Gaza, les forces aériennes et terrestres israéliennes ont attaqué Jabaliya, où, selon l’armée, des militants se sont regroupés. Au cours de l’année écoulée, les forces israéliennes sont revenues à plusieurs reprises dans le camp de réfugiés construit depuis la guerre de 1948 entourant la création d’Israël, et dans d’autres zones.

Israël a ordonné l’évacuatiussions sur la convergence le plus tôt possible.

«Moi, je pense que ça va contribuer à donner de la visibilité et de la crédibilité à l’option souverainiste. (…) L’histoire récente démontre que quand il y a une conversation publique sur la question de la souveraineté, les appuis peuvent monter et ça favorise la cohésion du mouvement souverainiste», explique-t-il.

Que fait-on avec la CAQ?

L’auteur reconnaît que plusieurs embûches se dressent sur le chemin de la convergence. Le PQ et QS ne s’entendent pas sur les questions identitaires et un pessimisme est encore présent en raison du précédent échec.

Il y a aussi la Coalition avenir Québec (CAQ) qui vient brouiller les cartes quant aux appuis à l’indépendance, puisque bien des souverainistes y ont trouvé refuge, malgré la posture officiellement fédéraliste (quoique nationaliste) de François Legault. Selon le dernier sondage Léger, 37 % des électeurs caquistes pourraient voter «Oui» à un prochain référendum.

Malgré tout, l’auteur ne croit pas nécessaire d’inviter la CAQ à participer aux prochaines discussions sur la convergence.

«Les indépendantistes qui appuient la CAQ, on va les convaincre en faisant un mouvement souverainiste qui est plus fort et qui est plus proche de prendre le pouvoir», soutient-il.

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Marc Desnoyers, «PQ et QS : des frères ennemis ? Histoire de la convergence indépendantiste», Somme toute, 232 pages, date de sortie : 22 octobre 2024