Une activité sur l’église Sainte-Famille critiquée par des élus municipaux
POLITIQUE. Alors qu’une décision sera prise à la prochaine séance du conseil municipal concernant une subvention fédérale sur le dossier, la Ville de Sherbrooke a tenu une activité de type « portes ouvertes », dimanche dernier (29 septembre), au sujet de la transformation de l’église Sainte-Famille en bibliothèque. Cette dernière, critiquée par une portion du conseil municipal, avait pour but d’entendre les diverses opinions de la population.
« Ça serait beau, n’est-ce pas ! », s’exclame une citoyenne en pénétrant dans l’ancien lieu de culte, qui était limité aux visiteurs en raison de rénovations. Ils étaient plusieurs à venir observer le bâtiment situé dans le secteur de Fleurimont, discuter avec les nombreux élus municipaux sur place et de simplement profiter du temps automnal.
« C’est un investissement sur le long terme. Ça représente un plus pour Sherbrooke, car il y a tout un aspect culturel et communautaire derrière ce projet », mentionnent Micheline Thibault et Gilles Théberge, après avoir bavardé avec la représentante municipale du District de l’Hôtel-Dieu, Laure Letarte-Lavoie.
Celle-ci, défendant bec et ongles le projet, a de nouveau réalisé le potentiel de l’immeuble à la suite d’une petite visite de la place au cours de la matinée, accompagnée par plusieurs collègues municipaux.
« Nous voyons qu’avec cette activité, il y a une mobilisation citoyenne. En allant une subvention fédérale, nous pouvons baisser considérablement le coût et être responsables financièrement. Peu importe ailleurs, ça va nous coûter quand même de l’argent », raconte Mme Letarte-Lavoie.
Deux idéologies
Parmi les citoyens et d’autres conseillers municipaux, plusieurs s’opposent au projet. En fait, ils contestent le fait que la future bibliothèque s’installe entre les murs de l’église Sainte-Famille. C’est d’ailleurs le cas de Gaétane Royer, qui vit à quelques pas de l’endroit en question, sur la 9e Avenue.
« J’ai été baptisée et je me suis mariée à cette église, c’est donc pour cela qu’elle est importante pour moi. En plus, la Ville ne pense pas à certains détails comme le stationnement. Dans ma rue, c’était déjà un problème », indique la Sherbrookoise.
L’élue du District du Pin-Solitaire, Hélène Dauphinais, aborde le sujet de la même façon, alors que cette dernière est elle-même la figure municipale du quartier. « L’estimation financière du projet est tellement imprécise que la contribution de la ville pourrait être beaucoup plus grande, dixit Mme Dauphinais. Nous devrions vendre l’église et se trouver un local plus petit. Semble-t-il qu’il y aurait des potentiels acheteurs. »
Durant l’exercice de dimanche, la conseillère municipale a surtout critiqué la manière dont Sherbrooke Citoyen dirige le dossier.
« Il s’agit d’un événement biaisé. Sherbrooke Citoyen envoie de la poudre aux yeux aux citoyens, car si le but du parti était d’informer, vous auriez une feuille avec les détails. J’irais même à parler de mauvaise foi », dévoile-t-elle.
Mme Letarte-Lavoie a répondu aux propos de sa collègue indépendante en avançant que « le projet devrait être rassembleur ». « Cette journée permet aux citoyens de faire partie de la discussion », a-t-elle ajouté.
Lors de la prochaine séance du conseil municipal, le mardi 1er octobre, les élus seront appelés à voter sur la subvention fédérale de 23 millions de dollars, qui pourrait amoindrir le prix du projet valant environ 40 millions de dollars.