Une unité mobile pour rejoindre les aînés

SANTÉ. Le Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie-CHUS (CdRV), vient de dévoiler une unité mobile aménagée pour que ses chercheurs puissent se déplacer vers les personnes âgées qui vivent à l’extérieur des grands centres et en milieu rural. Cette initiative permettra de collecter des données et de mesurer l’évolution de la santé des aînés dans un rayon beaucoup plus large et d’avoir un portrait plus global de la situation.

Avec 70 % des personnes de 65 ans et plus vivant à l’extérieur de Sherbrooke, le bassin de d’aînés pouvant participer aux différentes études menées par les chercheurs et chercheuses va s’élargir considérablement.

Le véhicule rend maintenant possible des déplacements dans les centres de soins de longue durée et les résidences pour personnes aînées établis dans les communautés rurales et éloignées.

Il s’agit du  premier laboratoire mobile dédié à la recherche sur le vieillissement au Québec.

« La recherche à l’heure actuelle souffre d’un manque d’inclusion. Il y a beaucoup de personnes qui ont de la difficulté à se déplacer ou qui ont des freins en lien avec leur situation socio-économiques, ou même de l’accessibilité à l’information. C’est donc essentiel pour nous d’aller chercher cette population parce que sinon, notre propre recherche ne sera pas le reflet de la diversité de notre population vieillissante », explique Eléonor Riesco, chercheuse responsable du projet de l’Unité mobile et codirectrice scientifique du CdRV. 

Un laboratoire sur roues à la fine pointe 

Le véhicule, un véritable laboratoire ambulant, est aménagé afin d’effectuer une panoplie de tests; de l’équipement nécessaire à la collecte, à la manipulation et au stockage d’échantillons biologiques, tels que du sang ou de l’urine.

Équipée pour différents types de recherche, l’Unité mobile sera déployée en deux phases: la première consistera à effectuer des analyses biologiques de base et des évaluations fonctionnelles, par exemple un test sanguin, un test de marche ou de force musculaire.

La seconde phase permettra aux chercheurs d’effectuer des évaluations plus complexes, comme des tests cardiorespiratoires, l’évaluations de la posture ou de la neuro-imagerie. 

Ce laboratoire nouveau genre pourra donc être utile pour des recherches touchant autant la santé cognitive, les afflictions plus fréquentes chez les aînée ou encore l’analyse d’aspects sociaux associés au vieillissement.

Des aînés ravis de pouvoir participer

Le Comité des aînés du Centre de recherche sur le vieillissement se réjouit évidement de la mise en service d’un tel véhicule. L’un de ses représentants, Luc Carrière indique que l’idée a été soutenue dès le jour un de cette annonce.

« On était très enthousiastes et honorés lorsque le projet nous a été présenté. On trouvait cela innovant et surtout important pour les régions. C’est facile pour des résidents de Sherbrooke de venir au Centre de recherche, mais celles qui habitent des secteurs éloignés, ne viennent pas souvent. Leur réalité n’est pas nécessairement la même qu’en ville », fait remarquer M. Carrière.

« Pour les membres du comité, l’Unité mobile démontre une volonté d’humaniser la recherche et de valoriser le respect des personnes aînées qui y participent », conclut-il.

Le recrutement de participants se fera par l’entremise de communication avec les lieux d’hébergement et de rassemblement, ainsi que par les institutions de santé locales.

Un plus pour la relève en recherche

Après deux d’efforts, la création de ce laboratoire mobile est aussi perçu comme une excellente occasion d’offrir un environnement qui viendra bonifier l’expérience des étudiants désirant se consacrer à la recherche. C’est ce que prédit Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, Université de Sherbrooke. 

« Ce projet permettra aux futurs chercheurs et chercheuses de plonger dans des environnements d’apprentissage diversifiés et d’aller à la rencontre des personnes aînées dans leurs communautés. Cette innovation va radicalement changer la façon de faire ce type de recherche ».

Ne reste plus qu’à prendre la route et sollicité la collaboration des premiers concernés, nos aînés.