La greffe au cœur qui a changé sa vie
SANTÉ. Maintenant doté d’un nouveau cœur grâce à une greffe, le Sherbrookois Marc-André Parent a pu recommencer à profiter de la vie. Il attendait cette intervention depuis l’âge de 14 ans, lorsque le ciel lui est tombé sur la tête.
Passionné de presque tous les sports, notamment le hockey, sa vie a basculé lorsqu’il a commencé à souffrir de crises d’arythmie ventriculaire pendant des efforts physiques plus soutenus. Il a donc dû se faire implanter un stimulateur cardiaque (pacemaker).
« C’est une maladie dégénérative, donc de 14 à 21 ans, ma vie était relativement normale, sauf pour le sport. C’est vraiment à 21 ans que les choses ont empiré, avec des chocs graves qui me faisaient tomber et nécessitaient des hospitalisations. À 28 ans, j’ai commencé à avoir des chocs même au repos, c’est à ce moment que j’ai été placé en priorité pour une greffe », explique-t-il celui qui est également père d’un jeune enfant. Pour l’homme maintenant âgé de 31 ans, son histoire est une preuve tangible de l’importance des dons d’organes.
« C’est vital. Il est crucial de signer sa carte de donneur, mais la discussion avec les proches est tout aussi essentielle. Ils doivent être clairement informés de vos souhaits. Cela change la vie du receveur, mais aussi de ses proches. C’est un geste apparemment anodin, mais qui a un impact considérable », souligne-t-il.
M. Parent se base sur les dernières statistiques de Transplant Québec, qui indiquent que 26 % des familles refusent encore le don d’organes malgré la volonté préalablement exprimée par la personne décédée.
La greffe a métamorphosé sa vie, lui permettant de se sentir libéré de son ancien corps.
« Huit semaines après l’intervention, j’ai gravi le quatrième plus haut sommet du Québec. Ça faisait 14 ans que je ne pouvais plus faire de sport, j’en avais vraiment besoin. Le jeune de 14 ans en moi était encore là. Du jour au lendemain, ma capacité à pratiquer un sport est revenue, alors j’en ai profité dès que j’ai pu. »
M. Parent se souvient qu’à l’époque, il a dû faire le deuil de sa vie antérieure, tout en sachant que sa situation n’était pas « la pire ».
« Je me disais qu’il fallait parfois perdre quelque chose pour en comprendre l’importance. En même temps, je savais apprécier mes jambes en voyant des jeunes paraplégiques, par exemple. De plus, j’ai eu la chance de récupérer ce que j’avais perdu. »
Récemment, M. Parent a participé au Défi-Vélo, un parcours de 300 km organisé par la Maison des greffés Lina Cyr, spécialisée dans l’accueil des personnes en attente d’une greffe, afin de donner au suivant.
« Nous avons été accueillis de manière exceptionnelle, et cette maison a été une aubaine pour ma famille, qui a pu rester près de moi à Montréal pendant l’opération, malgré la pandémie qui limitait l’accès aux hôtels et en rendait les prix prohibitifs. »