Une survivante du cancer devient athlète de pointe

BATEAU DRAGON. Traverser une épreuve peut parfois conduire à de grandes réalisations. C’est le cas de Maryse Gosselin, une survivante du cancer, qui a tiré profit de cet épisode douloureux pour devenir une athlète de haut niveau dans les courses de bateaux-dragons.

Après avoir combattu un cancer du sein en 2019 et 2020, Mme Gosselin a joint les rangs des Phénix de la Rose des vents, une équipe sherbrookoise de bateau-dragon composée uniquement de femmes ayant été frappées par la même maladie.

Cette expérience, qui lui a apporté un « soutien inestimable », a aussi fait naître chez elle une nouvelle passion.

« J’ai eu un véritable coup de foudre pour le bateau-dragon. J’ai tout de suite été séduite par le côté majestueux et la synergie qui régnait entre les membres de l’embarcation », explique la femme de 53 ans.

« Étonnamment, je n’avais jamais été très active sur le plan sportif. J’étais en fait une sportive de résolutions, celle qui commence un nouveau sport au début de la nouvelle année, mais qui abandonne après quelques semaines », ajoute-t-elle en riant.  

Elle en veut plus

Appréciant l’opportunité de se remettre en forme après une série de traitements et le fait de côtoyer des femmes qui vivaient la même réalité qu’elle, Maryse Gosselin prend plaisir à participer aux entraînements et aux compétitions auxquelles participent les membres des Phénix.

Elle en veut toutefois davantage et elle apprend qu’une organisation de bateaux-dragons siégeait à Montréal et qu’elle recrutait des membres (n’ayant aucun lien avec le cancer) pour ses différentes catégories. « Je trouvais dommage de devoir arrêter l’entraînement après l’été. Mais en me joignant à 22Dragons, je me donnais la chance de continuer 12 mois par année », fait-elle valoir.

« Malgré la distance (entre sa résidence de Magog et la Métropole) et mon travail à temps plein au CLSC de Magog, je réussis à m’entraîner avec mes coéquipiers trois à quatre fois par semaine depuis un an », se réjouit-elle.

En compagnie de ses entraîneurs Martin et Ed (de 22Dragons), Maryse Gosselin a énormément progressé, si bien qu’elle participera aux Championnats du monde dans deux équipes différentes. (Photo gracieuseté)

Et ses efforts ont porté fruit, puisqu’il y a quelques semaines, elle a eu l’honneur d’être sélectionnée au sein de l’équipe féminine 40-49 ans (même si elle dépasse ce groupe d’âge) afin de prendre part aux Championnats mondiaux à Ravenne, en Italie, en septembre prochain.

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les entraîneurs de 22Dragons lui ont aussi fait une place dans l’équipe mixte B des 50-59 ans. « Ça me rend très fière, car cette sélection est basée sur des tests physiques et la qualité de la technique. Je me permets même de rêver à l’équipe nationale senior dans quelques années. »

Un outil de guérison

Au-delà de pouvoir participer à une compétition internationale, Maryse Gosselin se félicite d’avoir intégré la pratique du sport dans sa vie, après l’apparition de la maladie. 

« Le sport peut être un puissant outil de guérison et de croissance personnelle. J’ai subi 16 traitements de chimiothérapie, 25 séances de radiothérapie et une opération. Et je crois sincèrement que l’entraînement physique a fait une différence dans mon retour à la santé », plaide-t-elle.

« Si je peux me permettre de donner un conseil aux femmes affectées par la maladie, c’est celui de bouger. Même si parfois on a très mal, il faut trouver une activité qui nous garde active, peu importe laquelle. C’est fou à quel point la dopamine (aussi appelé hormone du bonheur) peut avoir des effets bénéfiques. »

Le sport peut être un puissant outil de guérison et de croissance personnelle, selon Maryse Gosselin. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)