À 23 ans, elle fait déjà partie de l’élite du bras de fer

FORCE. Bien peu d’athlètes peuvent se vanter de faire partie de l’élite québécoise et canadienne de leur sport, avec moins d’un an d’expérience derrière la cravate. À part peut-être Shania Flanders Brodeur, récente médaillée de bronze aux Championnats canadiens de bras de fer.

Neuf mois après avoir débuté la pratique de cette discipline (qu’on appelle communément le tir au poignet), la jeune femme de 23 ans a  décroché la troisième place du bras droit chez les femmes seniors de 132 à 154 lb, lors de la compétition nationale présentée à Gatineau, les 29 et 30 juin dernier.

Quelques semaines plus tôt (28 avril), elle avait terminé successivement au premier rang (bras droit) et en troisième place (bras gauche) à l’occasion des Championnats provinciaux à Saint-Jean-sur-Richelieu.

« J’ai connu une évolution rapide, reconnaît celle qui fait partie de l’équipe S.W.A.T., basée à Windsor. J’ai réussi à me classer sur le podium dans chacune de mes compétitions, notamment à mon premier tournoi, alors que je m’entraînais depuis un mois et demi seulement. »

« Le bras de fer demande de la force, mais aussi beaucoup de technique. Je pense que ce sport était fait pour moi », estime celle dont le prénom est inspiré de la chanteuse Shania Twain.

Sur un tabouret

Demeurant à Sherbrooke depuis quelques années, Shania Flanders Brodeur a grandi dans la région de Memphrémagog. Ancienne étudiante de l’école secondaire de La Ruche, elle a notamment pratiquement le basket et le rugby.

« J’ai toujours aimé le sport et j’ai pris l’habitude de m’inspirer des meilleures de ma discipline. Quand je voyais une fille qui était dominante, je m’entraînais afin de devenir aussi bonne qu’elle, sinon meilleure. C’est la même chose au bras de fer. Les participantes qui sont là depuis longtemps m’inspirent beaucoup et je me fixe l’objectif de les battre », précise celle qui mesure 5’01.

« Je suis parmi les plus petites de ma catégorie. Je dois même monter sur un tabouret lorsque je me présente à la table de compétition pour être à la bonne hauteur », ajoute-t-elle en riant.

Shania Flanders Brodeur a connu beaucoup de succès lors des Championnats québécois et canadiens de bras de fer. (Photo gracieuseté)

« One of the Boys »

Bien qu’elle soit autant à l’aise dans les sports collectifs qu’individuels, l’athlète estrienne avoue se sentir particulièrement à l’aise dans sa nouvelle discipline de prédilection. « C’est d’abord un sport où tu es en combat avec toi-même; tu es responsable de tes propres succès. Et quand tu arrives à la table de tir et que ça ne va pas bien, tu n’as que toi à blâmer », indique celle qui est préposée aux bénéficiaires dans la vie de tous les jours.

Initiée au bras de fer par son conjoint (Benjamin Turgeon) qui est lui-même un adepte depuis cinq ans, Shania Flanders Brodeur apprécie parallèlement de pouvoir s’entraîner avec d’autres personnes qui partagent sa passion au sein de l’équipe S.W.A.T. (Sherbrooke Warrior Armwrestling Team). « Les entraînements ne sont pas toujours faciles, surtout que je suis obligée de pratiquer uniquement avec des hommes. Mais tout le monde est là pour s’aider et évoluer. Et je me sens vraiment comme « One of the Boys », décrit-elle en reprenant une expression anglaise bien connue.

Étant la seule femme au sein de l’équipe SWAT, Shania Flanders Brodeur doit s’entraîner exclusivement avec des hommes. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

La Grèce en 2025?

En raison de sa performance aux nationaux, Shania Flanders Brodeur a l’œil sur les Championnats du monde de bras de fer, qui auront lieu en Grèce en 2025.

« Ça me donne un an pour me développer adéquatement et prendre encore un peu plus d’expérience. En plus, je dois me lancer à la recherche de commanditaires. La préparation physique est importante, mais le financement l’est tout autant lorsqu’on veut compétitionner à un tel niveau », fait-elle valoir.

« Il est aussi possible que je prenne part à une épreuve nord-américaine au Mexique, en mars prochain. Ça va me permettre d’évaluer mon calibre à un échelon supérieur », conclut-elle.