Une fausse bière pour dénoncer l’interdiction de vente dans les marchés publics
MICROBRASSERIES. L’association des microbrasseries du Québec (ABMQ) dénonce le fait d’avoir l’interdiction de vendre leurs produits dans les marchés publics en lançant une fausse bière. La microbrasserie sherbrookoise Le Siboire fait d’ailleurs partie des entreprises qui aimeraient pouvoir y vendre leurs produits.
Dans le cadre de la semaine des marchés publics, qui se déroulera du 1er au 11 août l’ABMQ a donc lancé cette fausse bière, nommée » La Pas Permise « , qui n’est en réalité que de l’eau.
Selon l’ABMQ, il s’agit de dénoncer une » réglementation désuète » qui empêche encore aujourd’hui les microbrasseries de participer aux différents marchés, contrairement aux producteurs de vin, de cidre, d’hydromel et autres boissons alcoolisées.
» Il y a de très beaux marchés publics en Estrie, mais cela ne nous apporte rien puisque nous ne pouvons pas vendre nos bières. Ce n’est pas viable financièrement, uniquement pour la publicité « , mentionne le copropriétaire, Jonathan Gaudreault, ajoutant que plusieurs personnes lui demandent pourquoi Le Siboire ne participe pas à ces événements.
Cette réglementation est qualifiée »d’aberrante » par la directrice générale de l’ABMQ, Marie-Ève Myrand.
» Tout le monde s’accorde à dire que la législation actuelle est insensée et constitue une aberration. Elle empêche de faire connaître et de rendre accessibles des produits locaux dans des lieux qui sont pourtant dédiés à promouvoir ce type de produits auprès d’une clientèle intéressée « , affirme-t-elle.
Absurdité et injustice
M. Gaudreault dénonce la Loi sur l’alcool qui les bloque actuellement, et ce, depuis plusieurs années, malgré plusieurs discussions avec le gouvernement du Québec.
» Ce qui rend la situation encore plus absurde, c’est que nous sommes les seuls à ne pas pouvoir vendre nos produits. Les producteurs d’alcools, tels que le vin, l’hydromel et autres, peuvent le faire. Je ne comprends pas pourquoi nous sommes dans une catégorie différente « , ajoute-t-il.
Mme Myrand ne cache pas que la patience commence à s’épuiser.
» Cette loi est tellement absurde. Il faut remplir deux conditions pour vendre dans un marché public : détenir un permis artisanal de production de boissons alcoolisées et avoir un permis de production agricole, donc le producteur doit produire sa propre matière première. On comprend que ce sont des exigences très administratives « , indique Mme Myrand.
Cette canette d’eau sera disponible gratuitement dans certains marchés publics dans les prochaines semaines.