Son ignorance lui coûte cher 

TRANSPORT. Après avoir reçu deux constats d’infraction, Nicolas Lesperance ne veut plus du tout utiliser sa toute nouvelle trottinette électrique. Dans les faits, le Sherbrookois est en tort, mais il cherche à comprendre la « logique » derrière la réglementation du gouvernement québécois sur le sujet.

Lorsqu’il a obtenu sa nouvelle trottinette électrique en cadeau, Nicolas était aux anges. Il l’utilisait même afin de parcourir la ville et faire des livraisons pour l’application Doordash. Cependant, après avoir utilisé sa trottinette pendant un mois, le fait de ne pas s’être informé sur la réglementation lui a coûté un peu plus de 640 $ en amendes.

« Même si je me suis adapté et je connais plus en profondeur les règles, j’ai toujours peur maintenant de m’en servir. Je me pose beaucoup de questions sur le sujet des trottinettes électriques, mais aussi sur les autres moyens de transport comme les quadriporteurs », explique-t-il, quelques semaines après avoir publié une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle le jeune homme de 24 ans demandait des conseils à la population.

Même si le Sherbrookois assure qu’il n’a jamais effectué des excès de vitesse avec son engin, le principal concerné circulait avec une trottinette électrique contenant un moteur de 10 000 watts, ce qui représente 20 fois la limite permise de 500 watts. Dès le départ, Nicolas est conscient qu’il se trouvait dans l’erreur. En revanche, ce dernier garantit qu’il respectait d’autres règles principales comme la limite de vitesse à 25 km/h, le port d’équipements convenables ainsi que le fait de circuler sur un chemin public où la vitesse permise est inférieure à 50 km/h.

La collaboration des magasins

Comme bien d’autres utilisateurs de trottinettes électriques vraisemblablement, le jeune homme a reçu son bolide des mains d’une plateforme étrangère sur le Web, et non d’un magasin certifié. Chez une boutique sherbrookoise de véhicules électriques, le copropriétaire certifie que ses vendeurs informent les clients sur la réglementation actuelle avant d’effectuer quelconques transactions. « Nous nous donnons la mission d’informer les gens, mais certains préfèrent ignorer nos recommendations, car c’est à leur discrétion », explique l’un des propriétaires, qui ne désire pas être identifié.

Dans le souci de conscientiser le plus de gens possible, l’homme d’affaires a d’ailleurs déjà tenu des rencontres avec des policiers afin de présenter ses produits.

Sécurité ou utilité

Quant à lui, Nicolas est toujours perplexe. D’un côté, il sait que sa trottinette électrique ultrasophistiquée ne correspond pas aux normes en vigueur. De l’autre, il est capable de déterminer que la fameuse trottinette électrique légalisée il y a un an n’est pas assez sécuritaire.

« Certes, elle est trop puissante, mais elle est beaucoup plus sécuritaire que la trottinette en règle. Pour avoir utilisé les deux, la différence est épatante », fait signe Nicolas en avouant sa déception, un sentiment partagé par d’autres utilisateurs mal informés.