Un exemple de polyvalence

EXPOS. S’il arbore la moustache avec une confiance impressionnante, l’arrêt-court des Expos de Sherbrooke, Jonathan Raymond, se démarque davantage par sa capacité à s’adapter à ce qui se présente devant lui. Le joueur originaire de Richmond a d’ailleurs reçu la confiance de son entraîneur pour effectuer quelques présences cruciales au monticule cette saison.

Cette première étape d’adaptation pour Jonathan est survenue en 2020 lorsqu’il a fait le saut du junior au sénior. « Comme plusieurs joueurs, j’ai été surpris par le niveau de jeu dans la LBMQ, explique celui qui a connu sa moins bonne campagne à son arrivée dans le circuit, avant de se ressaisir avec brio. Ça m’a pris un peu de temps à me mettre en marche, mais j’ai rapidement trouvé mon erre d’aller. J’ai aussi eu la chance d’avoir de bons coéquipiers pour m’aider » , complète Raymond.

Cette saison, l’arrêt-court commence justement à se mettre en marche avec de bonnes présences au bâton, mais s’illustre encore plus au monticule, lui est venu plusieurs fois en relève à ses lanceurs dans les manches finales des matchs. Le droitier de 26 ans a d’ailleurs une victoire et un sauvetage à sa fiche en plus de quatre retraits au bâton en six manches lancées.

Sa polyvalence ne passe pas inaperçue aux yeux de son entraîneur, Benoît Émond. Ça fait du bien d’avoir quelqu’un d’aussi versatile. « Jo » est très efficace à l’arrêt-court, mais je n’ai pas peur de l’envoyer lancer dans des moments importants », avait partagé le pilote sherbrookois alors que Raymond s’élançait en septième manche dans un match au pointage égal.

Le principal intéressé se dit confortable dans son nouveau rôle, lui qui avait eu un premier essai fructueux sur la butte la saison précédente. « J’ai eu la chance de montrer ce que j’étais capable de faire. J’ai toujours lancé lorsque j’étais junior. Quand je suis arrivé, on avait de bons lanceurs qui performaient bien et on m’a placé à l’arrêt-court. J’aimais ça, mais je mentirais si je disais que je ne voulais retrouver le poste de lanceur », admet l’ancien du Rocket de Coaticook.

Malgré tout, ce que Jonathan et le plus fier lorsqu’il regarde ses habiletés, c’est de la manière dont il gère l’aspect défensif du baseball. Se décrivant comme un joueur rapide qui se bat pour chaque balle, il compare son jeu à celui de son idole de jeunesse et ancienne vedette des Red Sox de Boston, Dustin Pedroia. « C’est un gars qui ne lâchait jamais. Un joueur de deuxième but rapide, impressionnant à regarder et qui au bâton était aussi très efficace. C’est un peu sur lui que je façonne mon style », indique le #5.

Le jeune vétéran a aussi une passion assez inusitée, lui qui travaille comme couturier, tissant notamment des abris et des toiles de bateau pour la saison estivale.

« J’ai toujours plein de projets sur la table et c’est vraiment stimulant! Ça en surprend plusieurs quand je leur dis ce que je fais dans la vie. Je pense que les gens ne s’attendent pas à ça en me regardant et ça me fait bien rire », conclut-t-il, en échappant un rire à son tour.