Laure Letarte-Lavoie satisfaite des avancées 

POLITIQUE. La conciliation famille-travail pour les élus municipaux a été renforcée le 6 juin dernier avec l’adoption de la loi 57. À Sherbrooke, la conseillère du district de l’Hôtel-Dieu, Laure Letarte-Lavoie, a pris le taureau par les cornes ces derniers mois pour élever le dialogue et tenter de convaincre le gouvernement du Québec d’ajuster le tir.

L’une des victoires, selon Mme Letarte-Lavoie, est la possibilité de participer à la séance du conseil municipal à distance.

 » C’était une des demandes principales que nous avions, mais il y en a d’autres comme celle d’étendre la durée du congé de maternité, parce que 18 semaines, ce n’est pas beaucoup. Je le vis actuellement et la conciliation n’est pas toujours simple. Également, cela fait 14 ans que le congé n’a pas été revu, alors je pense qu’on est prêt « , mentionne la conseillère sherbrookoise, qui est l’une des fondatrices du Réseau des Jeunes Mères au Municipal (RJMAM), en ajoutant qu’elle souhaiterait un droit de vote par procuration pour  » être réellement en congé sans que cela touche aux dossiers qui nous tiennent à cœur « .

 » On demande aussi des montants d’argent pour pouvoir engager une ressource qui pourrait traiter les demandes et les requêtes, parce qu’on s’entend, elles ne s’arrêtent pas même si on est en congé. « 

En février dernier, Mme Letarte-Lavoie s’était présentée à l’Assemblée nationale, dans le cadre de la consultation pour ce projet de loi. Maintenant qu’il est adopté, s’est-elle sentie écoutée ?

 » Oui, j’ai senti une ouverture, mais j’ai surtout remarqué une méconnaissance de notre réalité. Il y avait une sensibilisation à celle-ci « , mentionne celle qui s’est présentée au conseil municipal avec son enfant à quelques reprises depuis son accouchement.

Protéger les élus des menaces

Cette loi vise également à mieux protéger les élus. C’était un élément plus que souhaité par le monde municipal ces dernières années. À travers les menaces, les insultes, les humains derrière le travail voulaient se sentir mieux protégés. Les citoyens qui harcèlent, intimident ou insultent les élus seront passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 1500 dollars.

 » Je pense que cela donne maintenant aux élus un outil pour ne pas se sentir démunis quand cela arrive. Le danger est de normaliser cela et de dire qu’on ne pouvait rien faire. On reste des humains avec des émotions, des sentiments et des familles. Ce n’est pas toujours facile de le vivre « , mentionne-t-elle.

Rappelons que depuis l’élection de 2021, le Québec est victime d’une vague de démissions de personnes élues, alors que 800 personnes auraient quitté le navire de la politique selon Le Devoir en date du 24 janvier dernier.

 » Certains ne savent pas s’ils veulent se représenter. C’est un sujet dont on parle beaucoup. On se questionne à savoir si l’on va attirer de nouveaux élus, mais aussi ceux qui sont déjà en poste. Il est important d’écouter le vécu de ces personnes « , affirme la nouvelle présidente des jeunes élues et élus de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).