La CMQ trébuche le conseil municipal sherbrookois 

MUNICIPAL. Les conclusions de la Commission municipale du Québec (CMQ) à la suite de la demande de médiation sont tombées : climat de travail difficile, ingérence politique, déroulement des séances inefficace, absence de délibération et problèmes avec les temps de parole sont parmi les problématiques soulevées au conseil municipal.

Notons que dans cette présentation, les commissaires Me Sylvie Piérard et Me Philippe Asselin ont mis de l’avant ces différentes problématiques après avoir rencontré, de manière confidentielle, une trentaine de personnes, tant élus, fonctionnaires que les employés du cabinet de la mairie. Au cours de ce mandat, les membres de la CMQ ont également consulté des procès-verbaux, des séances du conseil municipal et du comité exécutif ainsi que des documents de travail internes.

Tous les éléments et les étapes dans le processus politique à la Ville de Sherbrooke ont été analysés, en partant de la gouvernance de la Ville (conseil municipal, comité exécutif, comités et commissions) et le climat de travail (le manque de respect et l’ingérence).

Concernant le climat de travail, la CMQ vise plusieurs problématiques liées au manque de respect, telles que des attaques personnelles et des interruptions de parole sans permission, alors que des élus et des fonctionnaires ressentent de l’intimidation et de la peur de s’exprimer.

« Il y a également un problème au niveau du vocabulaire utilisé et des attitudes démontrées (incluant la communication non verbale) et l’utilisation excessive et inappropriée des cellulaires et des applications de communication collaboratives pendant les rencontres et les séances », mentionne la présentation.

Il est également cité que des fonctionnaires sentent leur crédibilité minée. Selon la CMQ, des pertes de ressources humaines ont été constatées.

Une ingérence politique 

Plusieurs situations d’ingérence ont été relevées par diverses personnes au sein de l’appareil municipal, alors que « des élus se permettent de modifier et de refaire le travail des fonctionnaires ».

La CMQ confirme qu’il y a une incompréhension du rôle des fonctionnaires de la part des élus.

« Les fonctionnaires peuvent conseiller les membres du conseil et transmettre leur point de vue en fonction de leur expertise et de leurs connaissances techniques ou opérationnelles. Cela n’est pas automatiquement de l’ingérence de leur part », indique la présentation.

Des dossiers qui restent au neutre

Il est également relevé qu’il y a des délais « importants » pour la progression des dossiers, notamment expliqués par la présence de microgestion et des allers-retours des dossiers. Certaines personnes ont témoigné de la « modification importante des sommaires décisionnels, incluant la modification ou la suppression des recommandations des services administratifs ».

La CMQ note également un manque de confiance mutuel entre le politique et l’administration et un travail en silo entre le politique et l’administration.

Des recommandations

Au total, 17 recommandations ont été déposées par la CMQ, qui découlent « en grande partie » des propositions des personnes rencontrées.

Selon elle, le cheminement des dossiers en général doit être simplifié, un outil de suivi collectif et efficace doit être mis en place afin de connaître l’état d’avancement des dossiers, et le fonctionnement des séances du comité exécutif doit être revu, pour ne nommer que ces points.

Pour plus d’informations sur les recommandations, il est possible d’écouter la séance plénière du 18 juin : https://www.sherbrooke.ca/fr/vie-municipale/seances-du-conseil/510/comite-plenier-public-et-seance-ordinaire. D’autres réactions seront disponibles cette semaine sur le site web du Sherbrooke.info.