La CNESST confirme le décès d’un travailleur par électrocution 

CHANTIER. À la suite de son enquête, la CNESST a déterminé que le décès d’un travailleur, survenu le 11 octobre 2023 à Sherbrooke, a été provoqué par une électrocution et des normes non respectées. Cet accident constitue le 14e cas d’électrocution au Québec lors des cinq dernières années.

Les représentants estriens de la CNESST ont ainsi présenté les causes et les erreurs reliées à cette histoire. Selon le rapport d’enquête, la victime, qui grimpait sur une échelle avec en main une gouttière d’environ 12 mètres, a reçu une décharge électrique après que l’objet de travail est entré en contact avec une ligne électrique de 14,4 kV.

L’une des principales explications est le fait que les travailleurs n’ont pas respecté l’approche minimale de trois mètres avec une ligne électrique. D’après l’inspectrice du CNESST Stéphanie Potelle, l’employeur, qui faisait affaire sous le nom de Gouttières L.M. Landry jusqu’en avril 2024, avait la responsabilité de s’assurer que la ligne électrique soit mise hors tension ou de s’entendre avec Hydro-Québec sur des mesures de sécurité.

« La victime, qui se retrouvait à environ sept mètres du sol, connaissait le danger de la manœuvre, car il avait consulté le programme de prévention de son employeur. Cependant, son collègue, qui se situait sur le toit d’une galerie, n’avait pas reçu de formation concernant les risques électriques et il n’y avait pas de superviseur sur le chantier », explique Mme Potelle.

D’autres dangers évités

L’accident aurait pu être encore plus catastrophique, puisque les travailleurs ne portaient aucune protection contre les chutes et la méthode de travail n’était pas sécuritaire. « Nous pouvons spéculer sur les démarches de travail, mais des équipements comme des échafauds auraient pu être utilisés », admet l’inspectrice.

L’entreprise a été obligée de se conformer aux exigences de la CNESST et de suspendre ses activités sur le chantier de construction en question. La commission détient toujours le pouvoir d’émettre un constat d’infraction envers l’employeur.

Il s’agit d’un 14e cas d’électrocution au Québec lors des cinq dernières années. La CNESST enverra d’ailleurs son rapport à l’Association de la construction du Québec (ACQ) et à des centres de formation en lien avec des métiers de la construction afin de sensibiliser les futurs travailleurs.

Il faut savoir que 859 travailleurs québécois ont été électrisés durant la même période. « L’électrisation » signifiant qu’un individu a survécu après avoir reçu une décharge électrique, à l’inverse de « l’électrocution », ou la victime est décédée.