80e anniversaire du débarquement de Normandie : Sherbrooke honore ses vétérans 

VÉTÉRANS. « Sans le débarquement de Normandie, la Seconde Guerre mondiale ne serait peut-être pas terminée et nous ne connaîtrions pas la démocratie d’aujourd’hui. Le courage des vétérans a été exemplaire. » C’est à travers ce genre de messages remplis de reconnaissance que le Comité des Vétérans des Cantons-de-l’Est a honoré le 80e anniversaire du Jour J, jeudi (6 juin), devant le monument aux Braves à Sherbrooke.

« Tous ces remerciements vont droit au cœur des vétérans, mais aussi à leurs familles. Quand viendra l’heure du crépuscule et celle de l’aurore, nous nous souviendrons d’eux », confie le vice-président du Comité, Gilles Viger, en utilisant un extrait de l’Acte du Souvenir.

M. Viger est très bien placé pour faire honneur aux vétérans, car son propre père a participé au débarquement de Normandie, qui a eu lieu le 6 juin 1944.  « C’est pour cela que le sujet me touche, puisque mon père était un artilleur, et il a connu toutes les atrocités là-bas », raconte le fils d’Ernest Alexandre Viger.

Malgré la circulation de la rue King Ouest, plusieurs curieux se sont rassemblés autour du monument aux Braves pour jeter un coup d’œil à la cérémonie. Quelques discours, un moment de silence et une prière du prêtre Alain Larochelle ont été faits en mémoire aux vétérans canadiens de l’événement en question. 

Parmi la petite foule, quelques conseillers municipaux de la ville étaient présents, dont celle du district de Saint-Élie, Christelle Lefèvre, qui a entendu bien des histoires de son grand-père ayant été enlevé par l’Allemagne nazie à l’époque.

« Je viens de Belgique, donc l’ancienne Allemagne a pris d’assaut nos terres, et a enlevé mon grand-père. Par la suite, il n’en a jamais parlé, c’était ma grand-mère qui nous racontait tout », admet-elle.

Encore des guerres

Malgré le retour de la démocratie à la suite de la Seconde Guerre mondiale, M. Viger semble bien inquiet de tous les conflits actuels, surtout ceux en Ukraine et dans la bande de Gaza. « On vit dans un monde tourmenté, mentionne l’homme sèchement. De nos jours, ce sont des guerres en direct, parce qu’avant, ça prenait du temps avant d’avoir des nouvelles de l’Europe. »

Quant à elle, Mme Lefèvre craint l’expansion de l’extrême droite dans certaines régions du monde. « Lors du 70e anniversaire du Jour J, certains vétérans redoutaient déjà les guerres qui se déroulent actuellement », indique la conseillère municipale.