Évelyne Beaudin répond à François Legault

MUNICIPAL. Faisant un bilan de son passage aux assises de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, n’est pas en accord avec le premier ministre du Québec, François Legault, lorsqu’il a affirmé durant son discours « qu’il n’y a pas plus de marge de manœuvre à Québec que dans les municipalités ».

« Les données que nous avons montrent le contraire, la marge de manœuvre est plus grande pour le Québec que pour les villes. C’est peut-être plus invisible, mais notre déficit s’accumule dans nos infrastructures. À la place d’une dette, c’est comme si nous empruntions sur la durée de vie de nos infrastructures », a indiqué celle qui a passé trois jours (22 au 24 mai) aux assises à Montréal.

Elle était, entre autres, heureuse que M. Legault « reconnaisse son erreur » concernant son affirmation que les maires du Québec étaient des « quêteux » en faisant référence aux demandes des municipalités dans le transport en commun.

« Je suis contente qu’il ait reconnu son erreur d’avoir utilisé un tel vocabulaire pour s’adresser aux maires. Ce n’est pas aidant dans une perspective de partenariat. Néanmoins, quand il nous dit tout de suite après qu’il n’a pas de marge de manœuvre, c’est de nier nos besoins en matière de services publics qui s’adressent aux mêmes personnes. »

Plus d’autonomie demandée

Au cours de la semaine passée, François Legault a également annoncé que les discussions avec le fédéral pour le renouvellement du -Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ) allaient bon train. Elle demande et souhaite que les programmes, tels que le TECQ, offrent plus de flexibilité.

« L’un des problèmes est comment descend l’argent vers les villes vu qu’il vient avec des conditions trop importantes et des exigences, cela nous limite de l’utiliser à plein potentiel. »

Elle reproche que les villes, comme -Sherbrooke, sont parfois forcées de revoir les priorités dans des « projets dont on n’a pas besoin » afin de pouvoir toucher du financement.

« Le gouvernement a mis des millions dans un projet extrêmement précis pour le changement des bandes et baies vitrées pour les équipes de la LHJMQ. Si nous avions pu utiliser cet argent dans n’importe quelle infrastructure, nous l’aurions sûrement mis dans nos piscines, dont certaines ne seront pas ouvertes cet été », indique-t-elle.

Des assises réussies selon -Mme -Beaudin

Pour Mme Beaudin, les assises de l’UMQ sont une opportunité de retrouver d’autres élus et de discuter des différents enjeux qui touchent les municipalités.

« C’est notre rendez-vous annuel par excellence et une belle source de motivation pour poursuivre nos projets et se rassembler avec des élus et des personnes dévouées pour les citoyens », -mentionne-t-elle.

Parmi les enjeux discutés au cours de ces trois jours, Mme Beaudin soutient l’une des demandes de plusieurs élus du Québec concernant le projet de loi 57 qui vise à protéger les élus et « à favoriser l’exercice sans entraves de leurs fonctions ». Elle souhaite que le dépôt d’une plainte à la Commission municipale du Québec (CMQ) soit confidentiel.

« Le monde municipal est pas mal unanime, il y a un problème actuellement d’instrumentalisation politique de l’instance de la CMQ, alors que les gens déposent des plaintes contre leurs adversaires politiques. Souvent, elles ne sont pas fondées et il n’y a pas de suite, mais elles causent des dommages quand même », estime-t-elle.