Repérer les allergènes grâce à la science 

ALLERGIES. En plein mois de la sensibilisation aux allergies alimentaires, l’Université de Sherbrooke a développé une nouvelle technique plus précise que celle sur le marché actuel afin de mieux détecter les allergènes. 

Sachant que 300 000 Québécois et Québécoises sont aux prises avec des allergies alimentaires, selon Allergies Québec, la situation est à prendre au sérieux. Le professeur au Département de génie chimique et génie biotechnologique à l’Université de Sherbrooke, Nadi Braidy, et l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT) se sont donc penchés sur le sujet. 

Alors que la méthode traditionnelle, intitulée ELISA, utilise le signal émis par un fluorophore lié aux allergènes, l’équipe de l’université a rapidement compris que celle-ci n’était pas suffisament spécifique. 

« C’est difficile de détecter plus d’un allergène à la fois, et l’intensité du signal s’estompe avec le nombre d’analyses, car le fluorophore se dégrade, explique le professeur Braidy, qui collabore également avec l’Université de Montréal et de l’Université Laval dans ce projet. Il est donc nécessaire de passer le test de détection pour chaque allergène, ce qui revient très cher pour l’industrie agroalimentaire. De plus, il n’est pas possible de conserver les échantillons pour des tests subséquents. »

Ce manque de précision vient embêter les personnes allergiques, car elles font face à un dilemme : doivent-elles prendre le risque de consommer l’aliment ou se restreindre ? 

C’est pour ça que le professeur Braidy et ses collègues ont mis au point une nouvelle méthode. Cette dernière, nommée R-ELISA, possède les mêmes caractéristiques que son homologue, mais en ayant en plus la sonde Raman. « Le but est de permettre à l’industrie de tester à un coût raisonnable les aliments et les lignes de production à l’aide d’un dispositif efficace et robuste, dont le prototype sera développé au 3IT et à partir de la recherche et développement menée à l’Université de Montréal, à l’Université Laval et avec les partenaires », résume le chercheur.

R-ELISA, qui permet de détecter plusieurs allergènes à la fois, pourra venir ainsi en aide aux personnes allergiques. « Imaginez l’impact chez les gens, qui pourraient maintenant compter sur une information fiable pour faire des choix dans leur alimentation », s’exclame en terminant M. Braidy.