Une taxe d’immatriculation fixée à 34 $ 

TRANSPORTS. Les automobilistes sherbrookois devront dorénavant défrayer un montant de 34 $ par véhicule à partir de 2025 afin de bonifier le service de transport en commun. 

Pour un troisième conseil municipal consécutif, la taxe sur l’immatriculation a été au cœur des débats. Tous s’entendent sur l’utilité de bonifier le service de la Société de transport de Sherbrooke (STS), mais c’est plutôt sur la manière de le financer que les opinions s’entrechoquent.

En acceptant ce montant de 34 $, les élus sherbrookois ont, en quelque sorte, coupé la poire en deux parmi les trois propositions dévoilées lors du dernier conseil municipal. Les élus de Sherbrooke Citoyen souhaitaient une taxe de 49 $ pour offrir un tarif de 33,25 $ par mois aux étudiants.

Ce montant servira, selon la Municipalité, à bonifier le service de 5% avec des ajouts de parcours et de fréquences, ainsi qu’une ligne express King (de la Plaza de l’Ouest à la Place Fleurimont), à atteindre l’équilibre budgétaire de la STS et à déployer des projets technologiques (LTE, validateurs, suivi des autobus).

Satisfaits qu’une taxe soit imposée, plusieurs conseillers, dont celle du district de l’Hôtel-Dieu et présidente de la STS, Laure Letarte-Lavoie, ont déploré le fait qu’ils auraient aimé aller plus loin en offrant un rabais étudiant comme certains scénarios le proposaient.

« Avec cette décision, on amène un gain pour la mobilité. Ça me déçoit de ne pas pouvoir intégrer ce rabais dans le scénario choisi. On a entendu les jeunes qui demandent une meilleure mobilité. On veut revenir avec des mesures pour les jeunes », explique-t-elle.

La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, en mêlée de presse, a affirmé que c’était un compromis avec lequel elle est confortable.

« Ça ne viendra pas alourdir le compte de taxe municipal et ça répond au besoin de la STS. C’était de notre devoir d’être cohérent face à nos engagements du plan stratégique 2023-2032, qui a été voté à l’unanimité, et de s’assurer donner les moyens à la STS d’y arriver », mentionne Mme Beaudin.

Une décision trop rapide se demande certains élus 

Parmi les ajouts de transports, la STS a également ciblé d’augmenter le transport à la demande. Un service critiqué par certains conseillers, dont celle du district de Fleurimont, Danielle Berthold, qui croit que la STS a des preuves à faire.

« La STS nous a présenté un beau portrait, mais le transport à la demande, ça ne fonctionne pas. La mécanique fonctionne, mais ceux qui prennent l’autobus ne sont pas au rendez-vous, alors il faut trouver des solutions. »

De son côté, le conseiller du district du Golf, Marc Denault, croit que Sherbrooke aurait dû y aller par étapes avec un montant moindre.

« Je pense qu’il y a beaucoup d’incompréhension avec le plan de la STS. Avant d’apprendre à courir, il faut apprendre à marcher. Je pense qu’on aurait l’occasion de moduler ce projet en faisant un déploiement avec un prix de 12$ pour justement avoir un produit gagnant que l’on pourra montrer à la population », mentionne M. Denault. Une opinion partagée par son collègue Paul Gingues.

Rappelons que ce montant sera perçu par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) auprès des propriétaires de véhicules de promenade sherbrookois. Des frais de 202 000 $ pour l’ouverture du dossier et des frais de 2% annuellement pour la gestion sont demandés par la SAAQ. Ce montant a été critiqué à plusieurs reprises par des élus.