Briller dans un milieu d’homme

PHOENIX. Lucie Grandmont en est à sa neuvième saison en tant que thérapeute sportive dans la la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ). Ce poste dans un milieu géré en grande partie par des hommes ne lui a pas été donné, elle l’a mérité. Aujourd’hui, elle se réjouit de voir les femmes prendre leur place dans le monde du hockey.

La thérapeute du Phoenix depuis 2020 a un parcours plus qu’impressionnant pour quelqu’un qui baigne dans le hockey depuis seulement 10 ans. Graduée de Concordia en 2014, elle a fait ses débuts derrière un banc avec les Cougars du Collège Champlain, où elle a réellement eu la piqûre du hockey.

Elle s’est ensuite jointe aux Huskies de Rouyn-Noranda, dirigés à l’époque par nul autre que Gilles Bouchard. À sa première saison, elle faisait partie de l’édition gagnante de la Coupe du Président, puis de celle qui a remporté la Coupe Memorial, en 2019.

La thérapeute originaire de Drummondville a ensuite fait le choix de se rapprocher de sa famille, en acceptant un poste avec le Phoenix de Sherbrooke. Sa réputation lui aura finalement mérité une place au sein la formation canadienne au tournoi de la Coupe Hlinka-Gretzky, formation qui a remporté l’or en 2023.

UN MONDE EN ÉVOLUTION

Consciente que certaines mentalités demeurent à être changées, Lucie Grandmont explique toutefois qu’elle a été aux premières loges pour observer « l’évolution » de la place de la femme dans le sport.

« Ça ne fait qu’une dizaine d’années que je suis dans le milieu, mais j’ai clairement vu une évolution. Ce n’est pas nécessairement dans la façon dont je suis traitée par les joueurs ou les entraîneurs, mais davantage au niveau des opportunités. Je me souviens, quand je suis entrée dans la LHJMQ, on m’a tout de suite dit que c’était impossible de se rendre dans la Ligue nationale de hockey ou avec l’équipe canadienne. Pourtant, j’ai réussi à me tailler une place avec le Canada. Ça, ce n’est que mon exemple, parce que régulièrement, ont voit des femmes accéder à des postes d’envergure dans le monde du sport et je trouve ça génial », insiste la passionnée de hockey.

Elle se réjouit d’ailleurs de voir le développement d’une ligue comme la LPHF, qui connait beaucoup de succès en cette première saison de son histoire.

« Il était temps, partage Mme Grandmont. Je trouve ça beau de voir l’engouement que les gens ont pour la LPHF, ce que ça représente pour les athlètes, pour les fans et pour le hockey en général. »

À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, Lucie Grandmont souligne que celle-ci mérite d’être célébrée.

« Je trouve que c’est une journée qui nous permet de discuter d’un enjeu important, même si on devrait en parler beaucoup plus régulièrement. On pense que les femmes ont des droits acquis, mais quand tu regardes à travers le monde, ce n’est pas toujours le cas. »

Elle ajoute qu’en tant que femme dans un milieu où elle côtoie de jeunes hommes en pleine croissance, elle sent qu’elle a une certaine responsabilité à éduquer ceux-ci pour en faire des sportifs, mais également des êtres humains responsables.

« J’ai évolué en tant que professionnelle avec des jeunes qui sont dans une période charnière de leur développement. Je sens que j’ai un devoir de montrer l’exemple et de leur faire comprendre que les femmes ont leur place dans le sport au même titre qu’eux. Je suis consciente que ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais si je peux faire ma part dans le changement de cette vieille mentalité, j’en suis fière », conclut la thérapeute sportive.