Abus et climat malsain : aucun sport n’est à l’abri, selon le DG de Sport’Aide
COMPORTEMENTS. En cette ère où les comportements malsains dans le sport font la manchette et sont de plus en plus dénoncés, l’organisme Sport’Aide s’est assuré d’être bien présent et prêt à intervenir, cette semaine à Sherbrooke, alors que se déroule la 58e finale des Jeux du Québec 2024.
Créé à l’origine pour offrir une ligne d’écoute et de soutien aux athlètes qui traversent un épisode difficile, Sport’Aide a aussi pour mission de mettre en œuvre des initiatives pour offrir un encadrement sécuritaire et harmonieux aux jeunes sportifs du Québec.
Son directeur général et fondateur, Sylvain Croteau, a lui-même visité plusieurs plateaux sherbrookois lors de cette finale provinciale, afin de supporter les athlètes, bénévoles ou autres qui auraient pu avoir besoin de ses services pour gérer un événement délicat.
Ce fut notamment le cas avec la délégation de l’Outaouais, qui était impliquée dans une situation problématique touchant un entraîneur de hockey. « Lors du premier week-end, je suis aussi intervenu auprès d’une jeune gymnaste qui faisait une crise de panique durant un entraînement. Nous l’avons rencontrée pour la calmer, et le lendemain, elle a fait sa compétition et a décroché une note de 9,7 sur 10 à l’une des épreuves », raconte-t-il.
Tour à tour journaliste, auteur, responsable en marketing et spécialiste en événementiel, Sylvain Croteau a également travaillé durant quatre ans pour les défunts Nordiques de Québec.
Il a jeté les bases de Sport’Aide il y a une douzaine d’années, après avoir appris, non sans étonnement, que l’Olympienne Guylaine Dumont (volleyball de plage) avait vécu des moments extrêmement pénibles durant sa carrière, mais qu’elle ne disposait d’aucune ressource pour lui venir en aide.
« Ça a commencé avec une ligne d’écoute, mais je voulais plus que ça. On a donc ajouté différents programmes d’intervention, dont celui visant à prévenir et contrer l’intimidation dans le sport. On a mis sur pied quelque chose qui n’existait pas ailleurs dans le monde et qui a ensuite servi d’exemple dans d’autres pays », fait valoir M. Croteau, qui peut notamment compter sur la cycliste Geneviève Jeanson parmi ses collaborateurs.
« Opérer un changement de culture, ça passe par tous les intervenants. Et il ne faut pas oublier que l’écosystème sportif est représentatif de la société. Oui, il y a des gestes déplacés qui peuvent survenir dans le sport, mais il y en a aussi dans les milieux de travail », fait-il remarquer.
Et selon le directeur général de Sport’Aide, aucune discipline n’est blanche comme neige, même si on a parfois tendance à cibler davantage le hockey. « Des abus, de la violence, des climats malsains, il y en a partout. Que ce soit le hockey, le soccer, le baseball, la pétanque ou encore l’équitation, aucun sport n’est épargné », jure-t-il.
Pour en apprendre plus sur l’organisme et ses services : sportaide.ca.
L’importance de la communication
Également présent lors des Jeux du Québec à Sherbrooke à titre de porte-parole pour Sport’Aide, l’arbitre de la Ligue nationale de hockey, Justin Saint-Pierre, fait remarquer que les choses ont bien changé dans les comportements humains au cours des dernières années. Et qu’il faut savoir s’adapter.
« En tant qu’officiel, on ne peut plus résoudre un conflit en levant le ton. Quand on sent que ça peut devenir explosif, c’est important de tempérer le climat et de bien choisir ses mots. Une bonne communication va régler 90 % des situations tendues. C’est vrai pour nous sur la glace, mais ça l’est aussi dans toutes les sphères du sport », plaide-t-il.
Âgé de 52 ans, Justin Saint-Pierre vient tout juste d’annoncer sa retraite en raison d’une blessure à un genou.
L’officiel originaire d’Albanel, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, accroche son sifflet après 20 ans dans la LNH et un total de 1197 matches. « J’aurais aimé me rendre à 1200, mais je n’ai aucun regret. J’ai travaillé dans quelques rencontres éliminatoires, dans une joute en plein air, dans une partie d’étoiles et même au Japon. J’ai vraiment eu une carrière bien remplie », reconnaît-il.
Malgré son impressionnante feuille de route, le vétéran officiel n’a jamais oublié ses racines. « Même si j’étais dans la Ligue nationale, je me suis toujours assuré de faire quelques matches au Tournoi pee-wee de Jonquière. C’est important de donner du temps pour former la relève. Et j’ai aussi mon école d’arbitrage depuis quelques années à Saguenay. L’an dernier, j’y ai accueilli une cinquantaine de jeunes », se réjouit-il, tout en promettant de continuer à s’impliquer au hockey mineur.